TIBET OR NOT TIBET, THAT IS NOT THE QUESTION (1)

(1) traduction pour les que-dalle grand-bretonnant entravants : t’es-t’y bêt’ de pas y aller !

Quelques infos sur la route Yunnan-Tibet

Infos générales sur l'entrée au Tibet à vélo

Quelques coûts à Lhasa

* Miam Miam                * Rrr...Zzz...                * Sur la Route                * Checkposts

QUELQUES INFOS SUR LA ROUTE YUNNAN-TIBET

Consultant internet (où, sur le Tibet à vélo, l’on ne trouve pour l’instant pratiquement que des sites en anglais), je ne voyais décrit qu’un itinéraire, en dehors du désormais « classique » Lhasa-Kathmandu : c’est la piste depuis le Yunnan, autrement dit depuis Kunming, Dali, Lijiang et Zhongdain : pour un premier essai, le seul itinéraire pour lequel la somme d’informations (notamment les checkposts) est suffisamment dense pour ne pas partir en territoire inconnu, avec refoulement au bout de 3 km. A noter toutefois que deux jeunes (qui m’ont rejoint vers la fin) y sont allés la fleur au cadre (et la peur au ventre comme moi), sans info, et sont passés sans problème, l’audace et la chance palliant le manque de renseignement.

En fait, les checkposts ne sont qu’une formalité…pour peu qu’on les évite ! C’est-à-dire, essentiellement, en les franchissant de nuit, ou plus simplement très tôt le matin, disons un soupçon avant le lever du soleil – de toutes manières, les flics ne vous attendent pas spécialement, et ne vont pas veiller toute la nuit pour vous choper, même si par hasard ils avaient entendu parler de votre présence sur la piste. Au contraire, au petit matin, ce sont les camionneurs Tibétains, pressés d’arriver après une longue nuit de route, qui viennent les réveiller ! Au checkpost de Lhartse après Lhasa, nous (j’ai terminé le voyage avec deux cyclos cousins en Tour du Monde) avons failli nous faire prendre à cause de cela.

Vis-à-vis de la police, le principal danger viendrait plutôt des chefs-lieux de comté, où vous êtes presque obligés de faire halte pour vous ravitailler. Il est rare que, si vous ne stoppez que pour acheter la nourriture, ils vous surprennent (c’est pourtant arrivé à certains, notamment à Bayi, 400 km est Lhasa) ; par contre, il est généralement déconseillé d’y dormir, car la police fait parfois le tour des hôtels. En fait, pour ma part, optant pour un profil bas, je campais généralement quelques km avant le bourg, le franchissais vers 6h30, où je trouvais souvent une échoppe chinoise ouverte pour faire le plein de soupes de nouilles et de biscuits.

Le parcours de Dali à Lhasa est magnifique : d’abord, les villes de Dali et surtout Lijiang, avant le Tibet, valent déjà la visite à elles seules. Pas besoin d’aller dépenser 30 yuans (27 FF) pour visiter les Gorges du Tigre Bondissant, sauf si vous voulez joindre Lijiang et Zhongdain par une très belle mais très accidentée piste, entrée remarquable au Tibet par la petite porte. A Zhongdain, vous êtes au Tibet…mais vous n’y êtes pas ! Car la fameuse TAR (Tibet Autonomous Region, selon la très particulière conception que les Chinois se font de l’autonomie) ne couvre pas tout le Tibet, au point que les 2/3 des Tibétains vivent hors de cette TAR, dans les provinces du Qinghai au NE, du Sichuan à l’Est et du Yunnan au SE. Vous êtes au Tibet aussi parce que c’est là que commence la piste, de plus en plus belle au fur et à mesure qu’on s’approche de la « frontière » : en avril, sommets et abords des cols bien enneigés, cimes à plus de 6000 m et fond de vallée à guère plus de 2000-2500 m juste au pied, une splendeur.

Sur les cartes, on a bougrement l’impression que la piste du Yunnan aborde le plateau du Tibet en suivant une vallée, le Mékong ou le Yang Tse Kiang, on ne sait pas trop. Erreur ! En fait, la piste saute d’une profonde vallée à l’autre plusieurs fois, en franchissant quelques cols à 4500, voire 5000 m : vous voyez mieux le tableau. Bref, la première moitié du parcours Zhongdain-Lhasa est une partie de yoyo éprouvante, mais souvent époustouflante, notamment lorsqu’on resdescend sur le lac de Rawok : on ne roule plus, on plane d’aise devant ces paysages quasi-nordiques (au moins en avril). Ça va, je vous ai mis l’eau à la bouche ?

Comparativement, le parcours Lhasa-Kathmandu n’est pas très captivant. Ce n’est même pas la piste du Tibet la plus haute (je pense que celle de Kashgar passe plus haut), les paysages sont relativement monotones (sauf les deux premiers cols avant Gyantse), et la vue de l’Everest depuis Dingri sur la piste principale n’a rien de fantastique (il faut alors faire un détour au moins par le Pang La pour un meilleur panorama) : l’Everest n’y apparaît même pas comme le sommet le plus élevé ! Et en fait, les contrôles de la police ne sont pas moindres : il y a même plus de checkposts.

Car du Yunnan, une fois passé Gartok (Markham), vous avez près de 1000 km sans checkpost, juste être prudent dans les gros bourgs. Et les touristes sont tellement rares que je ne pense pas que la police chinoise fasse une opération « coup de poing » sur cet itinéraire : une trentaine de jeeps de police m’y a dépassé, sans rien me dire.

Autre avantage de cet itinéraire : le camping libre (dit « sauvage ») et discret y est assez facile : il y a parfois des forêts, des bosquets, des vallées désertes. Entre Lhasa et Kathmandu, vous êtes visibles à 3 km à la ronde, le vent balaye tout, les bergers aiment bien vous rendre visite, certains (gosses ou adultes) s’enhardissant à vous mendier des objets, de la nourriture…

Le seul vrai ennui de cette piste est la météo (à vrai dire, les mêmes problèmes que la route vers Kathmandu) : en juillet-août, fortes pluies, glissements de terrain. Le mieux est de la parcourir avant ou après cette période de mousson. J’y ai roulé tout avril : il fait autour de 0° la nuit, mais les journées sont belles, rarement pluvieuses, les cols sont ouverts (l’un d’eux – en-dehors de la piste principale, vers Rawok - avait des hauteurs de 2 ou 3 m de neige autour du col !) et les paysages formidables.

Pour avoir un visa de trois mois (en fait, j’ai fait la traversée depuis Dali jusqu’à la frontière népalaise en deux mois), je suis arrivé à Hong Kong, où un tel visa est facile à obtenir dans une agence (Shoestring Travel, 27-33 Nathan Road à Shim Shatsui, Kowloon, par exemple), pas cher (130 yuans, 117 FF) en 3 jours (à l’aéroport, on peut se faire délivrer des visas express, pour très cher, autour de 900 yuans). La même agence vend des vols à tarifs négociés pour la Chine, notamment Kunming, Chengdu…Sinon, un couple de cyclo a obtenu (comme Régis Pfaffenzeller il y a 2 ans) un visa de 3 mois à Kathmandu…mais qui ne donne pas droit à entrer au Tibet par la Friendship Highway ! Il est utilisable par exemple via la Karakorum Highway, le consulat chinois à Islamabad ne semblant délivrer que des visas d’un mois (info qui peut évoluer).

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INFOS GENERALES SUR L'ENTREE AU TIBET A VELO

Oubliez les infos archi-périmées du Guide du Routard (le Lonely Planet est plus fiable) : il est actuellement im-pos-sible pour un cyclo de passer depuis Kathmandu, en essayant d’obtenir un Alien Travel Permit à la frontière (ATP). Désormais, tous les cyclos s’y cassent les dents. A noter que mes propres infos peuvent très bien être périmées d’ici deux ou trois ans…Mais n'oubliez pas que le Tibet restera pour les Chinois une excellente pompe à fric (et ils auraient bien le tort de se gêner, tout est bon pour rattraper le retard économique...).

En fait, l’entrée au Tibet ne peut s’envisager (légalement) qu’en faisant partie d’un groupe organisé, que celui-ci soit un vrai ou un groupe organisé pour la forme. Ce qui limite les entrées au Tibet à :

- Kathmandu-Lhasa en jeep, compter au moins 210 US $ (1450 FF au cours actuel, sacré Euro compétitif !), sans doute plus si vous transportez un vélo.

- Kermo (Golmud)-Lhasa en bus, Golmud étant une ville au NE de Lhasa, accessible par train (d’ici une dizaine d’années, le rail devrait atteindre Lhasa) : comptez autour de 1700 yuans (1530 FF), et ça ne serait pas surprenant qu’il y ait un supplément vélo.

- Chengdu (Sichuan, est Tibet)-Lhasa en avion. Comptez 2500 yuans (2350 FF) sinon plus.

Dans tous les cas, il faut vous renseigner auprès d’une agence CAAC pour un groupe organisé plus ou moins bidon, qui vous permet d’atteindre Lhasa. Mais sachez que cette arrivée à Lhasa ne vous donne aucun droit de vous balader au Tibet, au-delà de la vallée de Lhasa, encore moins à vélo. Il faut obtenir alors un ATP vous donnant le droit de circuler au Tibet, ce qui est très difficile et très cher (à part pour l’ouest de Shigatse, voir ci-dessous).

Sachez que la non-possession d’un tel ATP peut conduire à une amende d’un maximum de 500 yuans (450 FF), moins si vous « négociez » bien. Mais ne pas trop en faire, car si vous faites le malin, l’occidental arrogant et sûr de son bon droit, ils peuvent vous expulser, voire confisquer votre vélo même si ne je suis pas certain qu’ils aient ce droit, vous faire payer encore plus, voire 15 jours de taule…Evitez de parler de « mon ambassade ». Profil bas, excuses plates « je ne savais pas », etc…, tout en défendant votre biftek « j’ai pas de sou, c’est pourquoi je suis à vélo » (ils n'en croieront fichtrement rien, mais bon...), il est conseillé de connaître des rudiments de zhongwen (chinois).

En fait, les flics Chinois ne font que leur boulot, bien malgré eux parfois : tout comme tout être humain, ils aiment bien ces Etrangers, et sont secrètement admiratifs envers ceux qui roulent à la force de leurs mollets : ce n’est donc pas la fibre de vos certitudes de liberté de circuler qu’il faut pincer, mais celle des relations humaines, même si vous avez un bloc de glace apparent devant vous. De nombreux flics résolvent leur conflit interne en vous faisant signer une autocritique où vous reconnaissez avoir mal agi, et vous pouvez très bien vous en sortir avec une amende d’une ou deux centaines de francs.

Bref, même si vous n’êtes absolument pas veinard ou totalement inconscient, même si vous vous chopez deux amendes « à taux plein », ça vous reviendra encore moins cher que d’entrer au préalable de manière officielle au Tibet, sans compter le plaisir de rouler dans des coins superbes, où l’invasion touristique n’existe pas encore, grâce…à l’interdiction faite par les Chinois ! Sauf si vous manquez de temps, je vous conseillerais d’entrer illégalement : il suffit de savoir où se situent les checkposts connus pour leur rigueur.

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QUELQUES COUTS A LHASA

Attention : informations volatiles, tout change vite, et mon site n'a pas prétention à réactualiser ses données - déjà que même les grands guides touristiques ont de la peine à le faire...

INTERNET : 5 yuans par heure dans la cour de l'hôtel Kirey. Ailleurs, souvent 10 yuans. Fonctionne bien.

DROITS D'ENTREE DES SITES TOURISTIQUES : en 2001

* Potala : 40 yuans (+10 pour le toît, ne vaut pas le coup, +10 pour le trésor, assez intéressant).
* Jokhang : 35 yuans (+10 pour le toît, permet de belles photos). Les "moines - guichetiers" ne semblent pas très stricts.
* Drepung : 35 yuans (très facile à contourner via Nechung)
* Nechung : 5 yuans.
* Sera : 25 yuans.
* Norbulinka : 25 yuans, ne les vaut pas vraiment, mais bon...

Hôtel : parce que c'est vous, je vous file l'adresse d'un hôtel déniché sur un autre site (je ne me souviens plus duquel) : en prenant la Sera Road (voir plan de Lhasa), tourner après 400 m à gauche dans une rue pavée. 200 m plus loin, il y a un hôtel "normal" (un peu cher), mais 100 m après, un hôtel très sympa, pas très connu, propre et pas cher (j'ai pu avoir une chambre seul pour 30 yuans, les dortoirs seraient à 5 yuans, fréquentés principalement par des Tibétains). Même sans vélo, le centre est très près.

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QUELQUES TRUCS POUR LE TIBET

* Miam Miam                * Rrr...Zzz...                * Sur la Route                * Checkposts

 

MIAM MIAM

Ach, gazdronomie dibédaine ! Effectivement, ce n'est pas terrible, ni très varié. Le long de la route, l'on ne trouve que des épiceries basiques dans quelques hameaux (une ou deux fois par jour la plupart du temps) : de la bière, des biscuits, peut-être des noodle soups...En "ville" (les bourgs chefs lieux de comté de 1000 à 2000 habitants, qu'on trouve tous les 150-200 km), on trouve un peu plus à se ravitailler, mais ce n'est pas Byzance. Hors Lhasa, rayez le café et autres gadgets occidentaux de votre liste d'achats. Thé, sucre, lait en poudre, saucisses, soupes de nouille, biscuits - l'idéal étant de trouver ces consistantes "Army Bar", biscuits massifs dans une boite un peu plus grosse qu'une grande boite d'allumettes, très denses, très bourratifs et économiques (2 ou 3 yuans les 250 g). Il est rare d'en trouver à l'est de Bayi (je n'en ai vu qu'à Nyingchi, il me semble).

Dans les grandes villes sur les pourtours (Kathmandu, Kashgar, Lijiang, Zhongdain, etc...) ainsi qu'à Lhasa et Shigatse, vous pouvez toujours remplir vos sacoches de quelques éléments permettant de compléter : confiture, beurre de cacahuètes (dans le marché aux légumes, juste à droite du Potala), céréales "Müesli" (très chères, en minuscules sachets individuels)...

Les restaus sont également très rares en-dehors des chefs lieux, et la bouffe n'y est pas forcément meilleure que les noodle soups chinoises que vous pourrez vous faire. Les momos (raviolis) sont délicieux, mais la viande n'y est pas garantie fraîche, mieux vaut se rabattre sur tout ce qui ressemble à une soupe. Quant au thé tibétain (thé salé au beurre de yak), on peut aimer, jusqu'à boire le thermos complet qui vous est présenté...Généralement, au moins, on arrivera aisément à avaler deux ou trois tasses avant l'écoeurement ! (j'exagère, ce n'est pas si mauvais). Je préfère le thé salé simple, qui fait croire qu'on boit un bouillon - ça a la même fonction d'apporter au corps du sel.

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RRR...ZZZ...

HOTELS

On en trouve au moins dans tous les chefs lieux de comté, soit tous les 150 à 200 km ; les étapes sont plus rapprochées entre Lhasa et Kathmandu, où l'on peut trouver une guesthouse presque tous les soirs. A noter que certaines casernes militaires (Gurtso, par exemple) font guesthouse, ainsi que certains camps de cantonniers (Yangpachain). Entre Zhongdain et Lhasa, en venant du Yunnan, il vaut mieux songer au camping : il peut parfois être imprudent de dormir dans un chef lieu de comté, la police pouvant rendre une petite visite. Cela dit, vous pouvez avoir de la chance...

CAMPING

En fait, on arrive toujours à camper, où que ce soit dans le monde...pour peu qu'on attende 1 h du matin, ou au moins la nuit noire ! Je pars du principe que le cyclo-voyageur est un être primaire, crevé au bout de la journée, et qui n'aspire qu'à une chose : trouver un coin peinard pour planter sa tente, sans risquer de voir défiler tout le village voisin, ou la police - sans compter des malandrins, rares, mais on ne sait jamais...

Dans les itinéraires que je décris, je cite les possibilités de camping discret. Une différence assez nette entre l'est et l'ouest de Lhasa : en venant du Yunnan, il est très souvent possible de camper discret, car il y a pas mal de forêts ; par contre, en allant sur Kathmandu, la végétation se fait rare (on est toujours à 4000 m et plus, et la descente sur le Népal se fait dans une gorge étroite), les occasions de camper discret sont plus limitées. Sinon, malgré le fait qu'on trouve un certain nombre de gens mendiant à l'ouest de Lhasa (très rare, à l'est), les Tibétains ne sont pas foncièrement voleurs - attention aux gosses quand même.

PONTS

Le long de la Karakorum Highway (Pakistan-Chine) comme au Tibet, là où il y a du goudron, il y a souvent des ponts. Les régions traversées étant souvent assez sèches, il n’est pas rare que ces pont soient à sec : une aubaine pour le « cyclochard » ! Ils répondent à trois critères :

1) ne pas être visible de la route (évidemment, puisqu’on est en-dessous) ;
2) ne pas être trop loin de la route (pas besoin de crapahuter un quart d’heure dans la broussaille ou la caillasse) ;
3) offrir un abri contre les intempéries.

Evidemment, sur ce dernier point, il faut au préalable jauger le ciel : si, au pire, il n’y a qu’une petite pluie, voire de la neige, ce sera généralement OK. Si ça promet pour un violent orage, dormir sous un pont est à proscrire ! Accessoirement, on a en général peu de chances d’être vu des piétons (qui, eux, sont souvent à sillonner la broussaille avec leurs chèvres, là où sinon vous auriez campé) : peu de gens imaginent que quelqu’un squatte le pont sous eux ! Et s’ils s’en rendaient compte, le phénomène leur paraîtra si étrange, voire inquiétant, pour que peu de gens se mêlent d’aller vous rendre visite. Bon, dormir sous un pont, ce n’est pas toujours la joie : certains pont sont encombrés de sable, de grosses caillasses…ou bien de crottes d’animaux…ou d’humains. Enfin, leur taille diffère sensiblement de l’un à l’autre. Au moment où j’écris, je suis sous un pont de près de 2 m de large pour 2.5 m de haut : le palace ! Généralement, ils ne font guère plus d’un mètre de large pour 1.5 m de haut : ma mini-tente igloo (théoriquement pour deux personnes, en se tassant un peu) loge tout juste !

Autre avantage (parfois) : si le vent souffle bien de face (c’est souvent le cas, dans une vallée), le pont coupera un peu du vent. Le seul problème est qu’on peut rarement cadenasser son vélo contre un arbre ou un grillage. Mais il n’est pas rare que ces ponts ne permettent l’accès que par un côté, l’autre étant trop étroit, ou trop profond depuis la route, etc…Il suffit donc de poser le vélo entre cette issue difficile et la tente. Autre inconvénient : contrairement au sol environnant, qui peut être réchauffé toute la journée par le soleil et rendre (très) partiellement cette chaleur au campeur, le sol sous le pont reste désespérément à l’ombre. Je n’ai jamais tant pris froid par le sol, durant ce voyage, que sous un pont à 4100 m, alors que à l’extérieur, il faisait meilleur…hormis le vent. Donc, prévoir une couverture de survie pliée en 4, pour mettre sous le dos, en plus de la « mousse ».

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SUR LA ROUTE

ETAT DES ROUTES

Les axes principaux venant du Yunnan et du Népal sont finalement dans un état correct. Attention : il s'agit majoritairement de la piste, parfois caillouteuse, et les derniers km avant le Népal sont catastrophiques, avant même la mousson, qui coupe régulièrement cet accès tous les ans entre juillet et août. Mais pour peu que vous ayiez un vélo suffisamment costaud (un VTT basique fera l'affaire), ça passera. N'escomptez généralement pas dépasser les 70-100 km par jour, et une moyenne d'ensemble de 50-70 km par jour. A noter que sur l'axe Yunnan-Lhasa, le goudron a bien progressé de ci de là : de chaque côté de la plupart des chefs lieux, la route est asphaltée sur une dizaine à une vingtaine de km (occasionnellement plus), et l'on peut supposer que d'ici une dizaine d'années, le tronçon Gartok-Bayi sera intégralement revêtu (Bayi-Lhasa est revêtu, d'un excellent asphalte), au vu de l'existence de grands travaux un peu partout. Par contre, aucun progrès sur l'axe vers le Népal, le goudron ne dépasse toujours pas Shigatse, et l'existant a tendance à bien s'abimer. A noter que si vous venez de Kermo (Golmud) ou du Nam Tso par la route du nord, je dirais qu'au bas mot les 100 derniers km avant Lhasa ne sont plus qu'une piste, en cours de grands travaux, et qu'à l'allure actuelle, il faudra bien attendre 2003-2004 pour qu'elle soit de nouveau revêtue intégralement.

VELO

Inutile de vous dire que les derniers perfectionnements de Shimano et Cannondale n'ont pas plus vu le jour ici que les bienfaits de Microsoft. Ces pauvres ne savent pas ce qui est bon, qu'ils mangent de la brioche...Dans les chefs-lieux de comté, vous trouverez généralement une ou deux boutiques de cycles, bien sûr plutôt versé dans l'équipement du vélo chinois de base (du 28", je crois), mais on trouve en général au moins des pneus et chambre à air pour 26" (VTT) - les chambres à air étant avec des valves "indiennes", donc ne pas oublier le raccord Presta (pompe des vélos de nos grands-mères et des vélos de course), ou une pompe à double valve. Attention, certains bourgs, tel Deqên (juste 100 km avant la Région Autonome) sont tellement en pente qu'ils ne semblent pas avoir de boutique cycles.

A noter qu'on trouve, pour 16 FF, des pneus qui valent largement certains payés chez nous 90 FF, j'en sais quelque chose ! D'autres pneus chinois ne valent pas un caramel, pour le même prix, c'est un peu la loterie. Même à Lhasa, n'espérez pas trouver beaucoup de matériel pour vos vélos occidentaux, ça reste assez basique. Mais vous pouvez toujours y acheter un VTT...  

 

MATERIEL CAMPING

Il n'y a guère qu'à Lhasa (en face du Potala, ou dans la rue principale de la ville, vers l'est) qu'on trouve du matériel (jusqu'à des recharges de gaz modèle camping gaz, évidemment fort chères). Ce qu'ils vendent peut dépanner, mais pour avoir un prix correct,  il vaut mieux essayer de faire le plein à Kathmandu, Kunming ou Chengdu (je ne me souviens pas avoir vu de boutique de matériel camping ni à Lijiang, ni à Dali).

Pour le réchaud, on ne trouve que de l'essence, dans les chefs-lieux de comté (2 à 4 yuans le litre). Comme les inscriptions sur les pompes sont en chinois, je pense qu'il faut demander celle qui est sur la pompe indiquée "90" (90 % d'essence pour 10 % de saletés ?) : qualité variable, mais ça fonctionne.

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CHECKPOSTS

Des listes de checkposts au Tibet apparaissent sur internet. On trouvera notamment des infos sur comment entrer illégalement au Tibet sur Hong Kong-Goa, ainsi que sur le site de Graydon & Joanne, celui-ci bien détaillé. Toutefois, tout change. Confiant dans des indications datant de l’an passé, une fois passé Bayi, je ne me méfie plus. En fait, un tout petit peu quand même, car j’avais calculé dormir juste avant Gyamda Gongpo, sous un pont. Le lendemain, réveillé avant le jour (ce gros fainéant), je décide d’ingurgiter mon petit déj’ vite fait, et de traverser le bourg au petit matin. Bien m’en a pris : à l’entrée, un contrôle mobile de police (devant le commissariat, autant travailler à domicile), et à la sortie, une barrière stoppant les camions à contrôler. Le contrôle commençait à 7 h tapantes, soit 10 mn après, et le talus me dissimulait un peu des fenêtres de la barraque surplombant la piste…

Pour autant, il n’est pas certain que ces deux points de contrôles se seraient intéressés à moi : deux cyclos Français sont passés en plein jour dans ce bourg, n’ont pas été inquiétés par le premier contrôle, et n’ont même pas vu le suivant ! Alors qu’eux ont eu des frayeurs avec un contrôle dans un bourg où je suis passé les doigts dans le nez et le guidon dans le vent (Wamda / Zuo Gong). Mais ici, tout peut dépendre de l’humeur du keuf en faction…

Entre Pema (Baxoi) et le col de Mamzhong, j’ai été croisé ou dépassé par 13 voitures de police, qui n’ont jamais cru utile de s’arrêter me demander mon Alien Travel Permit. De l’entrée du Tibet à Lhasa, c’est bien une trentaine de jeeps de police qui ont ainsi pu me voir pédaler, hors de tout groupe ! Ça ne veut pas dire qu’ils ne contrôlent jamais jamais, mais bon…Plus que jamais, ça confirme qu’il faut se méfier surtout des chefs-lieux de comté : y rester le moins longtemps possible (juste pour acheter de la bouffe), surtout éviter d’y dormir. Je ne conseillerais pas non plus d’y faire un repas, on court le risque que le bouche à oreille parvienne au chef local de la police, ou la malchance qu’une patrouille croise.

Enfin, entre Wamda et Rutog, j'ai souvent croisé d'immenses convois militaires, dont les chauffeurs se contentaient de répondre à mon bonjour avec un énorme sourire. Pas sûr que ce soit toujours le cas (voir ci-dessous)...

Avant Lhasa :

- celui de Tsalkaho (Yanjing), juste 8 km après l’entrée au Tibet (frontière qu’on devine par deux bornes km côte à côte sur la gauche, avec des kilométrages très différents, et une cabane au-dessus de la piste, qui ne contrôle plus rien). Autre repère : environ 4.5 après une piste descendant vers un barrage (on peut dormir sous un pont 1 ou 2 km avant le barrage. Après, il faut dormir comme un bouquetin !). Il n’est même pas sûr qu’il y ait encore des contrôles dans ce bourg, mais mieux vaut passer très tôt, par prudence (récit).

- celui juste à la sortie de Gartok (Markham), immédiatement à gauche après le carrefour (à droite, piste vers Chengdu) : celui-ci est difficile, surtout que la masse de flics rôdant dans le bourg juste avant n’incite pas à y traîner (les deux qui roulaient derrière moi s’y sont fait interroger, un peu pour la forme), et qu’il est difficile de camper à moins de 20 km avant la ville – elle même mal positionnée par rapport aux indications kilométriques sur les cartes routières, les guides, les sites internet…). Pour ma part, un peu téméraire et beaucoup chanceux, j’ai profité du croisement avec une jeep juste devant la guérite du checkpost pour passer (récit). Les deux jeunes ont dû passer à l’heure de la sieste, ils n’ont vu personne dans la guérite…L’autre possibilité est, au carrefour, de tourner « naturellement » à droite vers Chengdu, aller camper dans la montée du col, puis redescendre passer nuitamment le checkpost sur la piste de Lhasa pour franchir l’autre col.

- Avant Lhasa, on tombe parfois sur des barrières (armée, police), mais ils ne semblent pas spécialement contrôler les Alien Travel Permit, sésame théoriquement obligatoire pour un Etranger au Tibet : entrée de Wamda (Zuo Gong), peut-être entrée de Pema (Baxoi), entrée et sortie de Gyamda Gongpo – en fait, tout chef-lieu est susceptible de contrôle de passeports, et la liste de ces points de contrôle change tous les ans. Mais ils représentent rarement un réel danger.

Après Lhasa :

- A priori, il n’existe plus aucun checkpost avant Gyantse, et il n’y en a aucun par la piste du nord (via Yangpachain), ou par la route du milieu (via Nyemo). De même, il n’y a plus de checkpost à la sortie ouest de Shigatse – mais il convient toujours de se renseigner, un checkpost est facile à remettre en place.

- A 6 km à l’ouest de Lhartse (Lhazê), sur une petite butte, un checkpost à franchir tôt le matin, juste à la patte d’oie (droite : piste vers Kailash, gauche : piste vers Kathmandu). Il est possible, de jour, de contourner le tout par les champs, mais un peu galère, et les chiens aboient, excellent pour passer discret…

- A 6 km à l’ouest de Pelbar (Baiba, aussi nommé à tort Shegar / Xêgar, du nom du bourg situé à 6 km au nord de la piste), à franchir tôt le matin.

- Si vous tournez vers le Camp de Base (6 km à l’ouest du checkpost de Pelbar) : après 4 km, vous arrivez au village de Shey, avec un checkpost, celui-ci du parc national : si vous passez vers 7h, vous n’aurez pas à débourser les 60 yuans prévus. Si vous retournez par la piste de Dingri depuis le gué 15 km sud du monastère, le même contrôle existe au dernier village, 4 km juste avant Dingri (Gangga), mais ne contrôle que dans le sens inverse (entrée au parc national).

- Dernier checkpost à l’entrée du bourg frontalier de Dram (Zhangmu en chinois, Khasa en népalais) : ne semble vérifier les ATP (Alien Travel Permit) que pour ceux qui viennent du Népal : on s’est fait repérer à bivouaquer près du checkpost, on a voulu semer les flics le long de cette satanée piste en corniche, mais ils nous ont rattrapé ! Malgré cette conduite soupçonnable de fuite devant des forces de police, ils nous ont dit de passer, en contrôlant juste nos passeports ! Et nous avons même campé 300 m après le checkpost…

- Les autres checkposts, plus ou moins temporaires, sont généralement moins sourcilleux dans les contrôles des Alien Travel Permit, et heureusement, car leur emplacement est plus ou moins imprévisible : nous en avons eu un à Geding, village à moitié chemin entre Shigatse et Lhartse, qui nous a fait signe de passer sans contrôler quoi que ce soit. Oubliez ce lieu, car l’an prochain, le contrôle sera ailleurs…A noter que celui à la sortie de Shigatse n’existe plus (mais peut être réactivé un jour ou l’autre…).

Pour le parcours Shigatse-Kathmandu, on peut demander au PSB (Police Security Bureau) de Shigatse un ATP, qui coûte 50 yuans (45 FF), ça semble être le seul endroit du Tibet où un tel document est possible à obtenir pour un individuel (mais certains n’ont rien obtenu). A Shigatse, soyez prudents : bien que n’ayant pas traîné à vélo, dès mon arrivée quelqu’un m’a dénoncé à la police. Le chef m’a trouvé en ville, j’ai nié que ce vélo m’appartienne, prétendant voyager depuis Chengdu avec les deux Françaises avec qui j’étais à ce moment, et il a fait mine de me croire. Le plan de la ville de Shigatse est faux, sur les guides : en fait, si vous venez de Lhasa et voulez vous rendre au monastère ou au Fruit Hotel en face de l’entrée du monastère, vous passez…juste devant le PSB, avec, comble du vice, une boutique louant des vélos en face ! Sans compter que l’entrée du monastère doit être un nid à mouchards…Sinon, cet hôtel est très bien.

Cela dit, un tel ATP ne vous autorise absolument pas à rouler à vélo (déclarez que vous êtes en jeep), et semble désormais n’être délivré que pour 5 jours (au plus court, il faut bien une semaine depuis Shigatse jusqu’à la frontière). Disons que la possession d’un tel ATP peut rassurer, notamment en cas de contrôle intempestif , et les policiers feront souvent mine de ne voir ni que vous êtes à vélo, ni que vous avez dépassé la durée de l’autorisation…

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