DIVERSES INFOS TURQUIE

 

QUITTER L'AEROPORT D'ISTAMBUL

SE RENDRE AU TERMINAL BUS D’ISTAMBUL

QUITTER LE TERMINAL BUS D’ISTAMBUL

QUITTER LE TERMINAL DES BUS D’ANKARA

 

LE BOSPHORE

IDEES DE PARCOURS EN TURQUIE DU SUD-OUEST

TURQUIE DE L'EST

KARS/ARDAHAN VERS GEORGIE

ZIL KALE ET PARC NATIONAL KAÇKAR DAĞLARI

 

La Turquie est un pays bien agréable à visiter à vélo. C'est personnellement un pays que j'aime bien. Il faut vous dire que je suis un expert de la langue turque. Il ne m’a pas fallu plus de 10 secondes pour traduire immédiatement taksi, dekorasyon, garaj, oto, ambulans, balans, jandarm, otel, büfe, bisklet, otogar, piknik, kuaför, hiper, ferforje, beton, istasyonu, sondaj, kamyon, porselen, mon préféré étant atölye. J’ai aussi vu peysaj, mais je ne sais pas s’il ne s’agissait pas d’un… néologisme.

 

REFLEXION : TURQUIE ET EUROPE

 

On parle souvent de la Chine, mais la Turquie aussi semble se développer à vitesse grand V. En fait, si l'on reste sur les côtes (Méditerranée comme Mer Noire), on est proche des standards européens, toujours plus que la Roumanie ou la Bulgarie. Et pour ceux qui voient la Turquie comme un pays d'extrémistes Arabes, précisons que les Turcs n'ont rien d'Arabes, mais que surtout, contrairement il est vrai à beaucoup de pays musulmans, la présence de la religion ne s'y fait pas oppressante - toujours moins que chez les fondamentalistes catho de Pologne. Bon, les traditions vestimentaires féminines ont quand même la vie dure, dans les campagnes et dans les quartiers modestes des villes, mais je dirais qu’il s’agit de « vraies » traditions, non ces « sacs à patates » noirs qui sont une pure invention des machos arabes (essayez de me trouver une peinture de l’époque ottomane où les femmes n’avaient pas les cheveux au vent, et pourtant, l’Empire Ottoman fait bien partie de ce passé sacralisé par certains…).

 

Géographiquement, il est curieux de constater qu'à l'ouest de la Turquie (et un petit bout d'elle-même, dont le centre névralgique d'Istanbul), c'est l'Europe, à l'est de la Turquie (Géorgie, Arménie), c'est l'Europe... mais qu'on situe la Turquie en Asie ! Pour avoir franchi plusieurs frontières autour de la Turquie, je n'ai pas eu le sentiment d'une coupure de Grèce ou Bulgarie à Turquie, mais qu'on la ressent plus nettement en passant de Turquie à Syrie ou Iran - et que, au niveau de développement actuel, passant de Turquie à Géorgie, on éprouve la même césure... Pour le type physique, à part les Kurdes qui sont franchement asiatiques, beaucoup de gens me font penser...  à des Grecs (une comparaison que les deux peuples jugeraient insultante) ! La moustache poivre et sel des messieurs, et le charmant léger embonpoint des demoiselles ? J'ai même vu des Anatoliennes dans leur tenue traditionelle, cigarette au bec comme des hommes ! Pourquoi pas conduire une voiture sans la présence d'un homme de la famille, pendant qu'on y est ? Nul doute qu'aux yeux de bien des pays musulmans, les Turcs doivent passer pour de sacrés débauchés dépravés et décadents - osons le mot : pour des Européens, l'insulte est lâché.

 

L'intégration (mais non, pas les intégristes) de la Turquie à l’Europe économico-libérale aurait un avantage : les commerçants prendraient le pas sur les militaires, au pouvoir réel quelque peu encombrant, encouragés par les USA qui voient à raison un rôle éminemment stratégique à la Turquie, voisin de l'Iran et de l'Irak, et à la charnière des mondes occidental-européen, oriental-européen, et tout à fait accessoirement ( ?) pétrolo-asiatique.  Car enfin, c'est quoi, cet intégrisme de la réflexion, qui consiste à ne vouloir construire une Europe que chrétienne, tout comme à l'époque des Croisés ? C'est faire fi de la présence permanente en Europe même de certains peuples convertis (Bosnie, Albanie, Kosovo), appelés un jour à gagner la grande maison Europe - sans compter la présence, dans la plupart des pays fondateurs, d'une forte minorité immigrée de confession musulmane, qui ont eux aussi construit cette Europe de leurs mains - et qu'on le veuille ou non, on y a tous globalement gagné avec cette main d'oeuvre dure à la tâche et payée des clopinettes. C'est à croire que la Chine traite mieux ses minorités (Tibet, Xinjiang) que l'oeil de l'Européen labellisé "élevé sous mère occidentalo-chrétienne"...

 

Cela pourrait contribuer à retirer une des dernières épines dans le pied de l'Euro hors Kosovo : la partition de Chypre. On a bien accepté toutes les candidatures à l'Europe, dans une fuite en avant qui fait le jeu aussi bien des atlantistes que des partisans "décomplexés" du total business, pourquoi on resterait bloqué devant la Turquie, par une simple méconnaissance des citoyens, de ce qu'est réellement ce pays aujourd’hui, et en réagissant que d'après une peur fantasmée de tout ce qui peut se rapprocher de l'islam, même dans sa version laïque ? Qui sait même si la présence de la Turquie dans la forteresse Europe ne pourrait pas devenir un repère pour les nouvelles générations d'ex-immigrés, en quête d'identité, plus Français qu'Arabes, mais culturellement musulmans ? La présence d'un peuple qui sait combiner cultures musulmane et européenne serait peut-être plus bénéfique, dans cette recherche d'équilibre, que des oulémas exportés du fin fond de leur désert, qui ne comprennent rien, et ne veulent surtout rien comprendre à l'Europe, omnubilés que certains sont de recréer un califat fantasmé d'un temps où tout semblait aussi immuable que la rotation de la Terre, et où la femme obéissait là l'homme (à part qu'ils ont le portable greffé à l'oreille comme tout le monde et qu'ils ne s'éclairent plus à la bougie de graisse de chameau, à cause de l'invention diabolique et dépravée de l'électricité - du reste, ils sont sûrs que le Prophète n'aurait pas interdit l'usage de ce stratagème du démon ?)

 

 

QUITTER L'AEROPORT D’ISTANBUL

 

A la sortie de l'aéroport, prendre vers la gauche. A noter que par la droite, on accède directement à la voie expresse du bord de mer. Le camping Ataköy, qui se trouvait au début du bord de mer, n'existe plus, mais il paraît qu'il substisterait un camping à Florya : arrivé au rivage, tourner vers Yeşilyurt et Florya. Pour un cyclo, il s'agit d'un itinéraire plus long (25 km), mais plus simple, et même dans ce sens le moins dangereux (pratiquement jamais d'accès sur sa droite). Cependant, tôt le matin et une bonne partie de l'après-midi, cet axe, une voie rapide qui ne dit pas son nom, est surveillé par la police, qui souvent vire les (très très très) rares cyclistes qui oseraient la prendre : à mon avis, cet axe dessert notamment des quartiers assez aisés (Ataköy, Bakirköy), et tout ce qui peut gêner les pointes de vitesse d'une certaine petite bourgeoisie stambouliote doit être écarté.

 

Sinon donc, après avoir tourné à gauche, au bout d'un km, tourner à droite : on entre dans la voie expresse. Peu après, une sortie sur la droite : on peut s'y égarer, elle débouche sur une route parallèle à la voie expresse, qu'elle rattrape plus loin. Le camping Londra, qui était situé sur la route, n'existe plus (bien que l'appellation, bizarrement, ait été conservé pour la station service !), ayant été remplacé par un circuit de kart. Dès que c'est possible, prendre une route parallèle à la voie expresse, sur environ 7 km. En contrebas d'une descente, où l'on peut éventuellement apercevoir au loin sur la gauche l'enseigne du supermarché Migros, prendre la sortie « Merter » si l'on veut se rendre au terminal des bus, qui se situe à 4,5 km (on passe devant le Migros, puis devant la station Merter, puis on longe la voie ferrée de banlieue, le « métro »).

 

Sinon, pour le centre ville, continuer tout droit, jusqu'à la porte de Topkapi, puis, 2,7 km plus loin, au carrefour d'Aksaray, véritable entrée du centre. De là, on peut continuer tout droit, en empruntant la rue où passe le tramway, qui descend directement sur la Corne d'Or et près de la gare d'Istanbul Ouest (Sirkeci). Mais cette rue a un pavage désormais très gondolé, à peine roulable. Intéressant seulement si l'on veut se rendre sur la place Sultan Ahmet et ses célèbres mosquées.

 

A Aksaray, il vaut sans doute mieux tourner sur la droite. On atteint le bord de mer en un peu plus de 500 m. Prendre vers la gauche, mais de préférence rouler sur le trottoir, côté mer. Outre que c'est plus agréable, la voie rapide est à cet endroit un peu étroite, ça roule vite, et vous risquez de tomber sur un flic qui vous engu... d'oser gêner les voitures des nouveaux riches locaux. Cet itinéraire est 2 bons km plus long que par la rue du tramway, mais nettement plus confortable.

 

 

SE RENDRE AU TERMINAL BUS / À L'AẾROPORT

 

Depuis Beyoglu et la Corne d'Or (les ponts) : soit gagner le quartier Aksaray à l'ouest de Ste Sophie et la Mosquée Bleue, soit prendre la voie expresse du bord de mer : axe plus long, mais assez simple - quoique à de nombreux moments de la journée, des flics vous intimeront de quitter cet axe, même pas plus dangereux qu'un autre. Il faut attendre une vingtaine de km avant que l'aéroport soit indiqué (au niveau du pont au-dessus de la voie ferrée si ma mémoire est bonne, un peu après le camping Ataköy et un peu avant Yesilyurt).

 

Depuis Aksaray : ce carrefour est un peu complexe. Ne pas prendre Mendeeres Bulvar avec la mention « otogar », car au-delà des remparts, ce boulevard plonge directement sur une autoroute avec interdiction explicite pour les vélos. Prendre Millet Caddesi plein ouest. On atteint Topkapi en 2,7 km. De Topkapi commence une voie expresse, où il faut jongler entre les sorties-entrées d'autoroute sur la droite, et des bus et minibus qui s'arrêtent fréquemment - mais ont l'avantage de ralentir un peu le trafic, d'obliger les automobilistes à faire un peu attention, et donc un peu moins dangereux qu'une autoroute « pure ».

 

A 2,8 km depuis Topkapi (5,5 km depuis Aksaray), une petite sortie « Merter » sur la droite : en l'empruntant et en suivant la voie ferrée vers l'est, on aboutit en 3,5 km sur le terminal général des bus desservant tout le pays (otogar). Bien prendre l'autopont au bout de 3 km. A noter que cet accès au terminal n'est pas le plus court depuis le centre, mais il est probablement à la fois le plus simple et le moins dangereux (l'accès le plus court semble être l'autoroute. Il existe probablement d'autres solutions, mais il faut bien connaître la banlieue, ou disposer d'une carte du Grand Istanbul).

 

Sinon, pour l'aéroport, continuer sur 10 km, c'est fléché (Atatürk Havalimani), avec une petite diffculté vers la fin lorsqu'il faut prendre une branche vers la gauche.

 

QUITTER LE TERMINAL BUS D’ISTAMBUL

 

Vers l'aéroport, c'est assez simple. Vers le centre, ce l'est moins. La première fois, je me suis à moitié perdu dans les différents quartiers de la banlieue, car le centre n'est vraiment fléché que sur l'autoroute.

 

Vers l'aéroport : il faut quitter le terminal bus par la sortie ouest, à l'opposé du viaduc. Fil rouge, car il existe quelques carrefours vicieux : la voie ferrée. A un rond-point, suivre les pancartes « Merter ». A 3,5 km, au niveau de la station « Merter » (et juste avant le supermarché Migros), prendre sur la gauche un accès à la voie expresse.

 

Pour se rendre au centre d'Istanbul : on peut prendre ce même axe, mais il est moins simple de rattraper la voie expresse dans le sens inverse. Il faut se débrouiller, une fois atteint le supermarché Migros, de gagner le pont enjambant la voie expresse. Topkapi est à 3,5 km, Aksaray à 6.

 

Pour faire les courses, un Carrefour vient d'ouvrir sur les hauteurs du terminal bus : y compris VTT, réchauds de gaz butane, etc...

 

 

QUITTER LE TERMINAL DES BUS D’ANKARA

 

Partir côté opposé aux quais d’arrivée (sauf si vous vous dirigez vers l’ouest du pays). Prendre la petite bretelle qui vous mène jusqu’au boulevard (feu rouge). Là, guère le choix, vous êtes contraint de prendre à droite, et, plus dur, de continuer tout droit à la première bretelle de l’échangeur (sauf, encore, si vous allez vers l’ouest), alors que plein de véhicules tournent à gauche. Une fois passé par-dessus le boulevard perpendiculaire, 2 possibilités :

 

- Tout droit si vous allez vers le sud (Cappadoce, Adana) sans vous rendre dans le centre d’Ankara.

- A droite dans les autres cas : vous descendez sur le boulevard perpendiculaire. Vous passez sous le pont, bretelle. 2 possibilités :

 

* Tout droit si vous vous rendez dans le secteur des consulats, tous dans la zone Kavaklidere / Çankaya / Gazi Osmapaşa. Ce boulevard mène aussi au centre-ville (plus rapidement que l’option suivante), mais je ne suis pas en mesure de vous le détailler. Environ 3,5 km ou 4 km plus loin, juste avant le Parlement un peu en hauteur sur votre droite, tourner à gauche. Vous accédez directement, après passage sous les voies ferrées, au centre, en passant devant l’Opéra. Si vous passez devant le Parlement, vous devrez traverser à pied (en sautant les trottoirs) un grand boulevard, qui mène à droite aux consulats, à gauche au centre-ville et l’Opéra.

 

* A droite, où vous remontez sur le boulevard passant devant le terminal des bus quitté précédemment (vous êtes presque revenu sur vos pas !). Ce n’est pas le plus court, mais probablement le plus simple. Vous vous laissez glisser (descente) environ 2 km. Au carrefour (station de métro « Bahçelievler »), tournez à droite. Environ 1 km plus loin, carrefour (sation « Beşevler »), continuez tout droit. 1 km plus loin, entrée du centre-ville. Tournez un peu vers la gauche (le boulevard principal), délaissant les accès du centre moderne sur la droite (vous pouvez distinguer au dernier moment l’enseigne « Migros » sur l’un de ces axes). Continuez tout droit, passez sous un boulevard, puis aussitôt sous les voies ferrées, et encore sous un autre boulevard (sauf si vous vous rendez à la gare ferroviaire : tournez à droite). A l’échangeur suivant, un petit km après, tournez à droite. Un bon km après, vous arrivez à un grand carrefour. A droite, vous repiquez vers le centre moderne. Tout droit, par la large rue avec des arrêts de bus, vous continuez par une rue plus étroite et en montée : vous voyez bientôt une série d’hôtels à petit budget. Mon préféré est le Güzel Otel, qui a des chambres vraiment tranquilles, basiques mais propres (5 à 10 €).

 

Ankara est une ville peu adaptée au vélo : grands boulevards très circulants, se coupant souvent en échangeurs, et les cyclistes y sont inexistants : les chauffeurs, quoique corrects, ne sont pas habitués à la présence de cet engin bizarre, pas plus que les usagers des bus, descendant sans regarder. Il est nécessaire d’avoir un bon plan de la ville dans son ensemble (demander à l’aéroport d’Istanbul, et probablement à celui d’Ankara).

 

L’aéroport est à une vingtaine de km au nord-est. Y gagner le centre ne devrait pas être trop difficile. Quand vous avez sur votre gauche une vaste place avec une statue équestre et des statues de soldats occupés à charger l’ennemi, au prochain carrefour tournez à gauche pour atteindre le secteur des hôtels à petit budget.

De la gare ferroviaire : prendre le boulevard en face, et non celui parallèle à la gare. Du carrefour suivant, un petit km plus loin, tournez à droite, et continuez tout droit les deux carrefours suivants : vous arrivez à la rue en montée un peu avant les hôtels en question.

Si vous venez d’Eşkisehir, c’est tout simplement tout droit (sur la fin, l’Istanbul Caddesi –rue- devient Istiklal Caddesi).

  

LE BOSPHORE

 

BOSPHORE RIVE ASIATIQUE

 

Si c'était à refaire, je prendrais un des 3 bacs "ouvriers" du soir, entre Eminönü / Beşiktaş et Beykoz (sauf dimanche) ou au moins Kanlica ! De cette route, on voit rarement le Bosphore, car on passe le plus souvent derrière un rideau de propriétés, bases militaires etc. Il n'y a qu'une fois passé sous le deuxième pont que ça se "dégage". En outre, il y a du trafic, et la chaussée est le plus souvent étroite (la réputation de l'automobiliste urbain Turc, toujours pressé et peu respectueux des exceptionnels cyclistes n'étant plus à faire). Juste avant ce deuxième pont, on peut toutefois approcher, à hauteur des ruines du Anadolu Hisar, le Bosphore, au niveau des fortifications bien mieux conserves de Rumeli Hisar en face.

 

Après, on atteint plusieurs carrefours menant à des quartiers sur les collines. La route pour Sile, alternative pentue pour quitter Istanbul vers l'Est, est indiquée, à 12-13 km d'Üsküdar. Puis la route arrive à Beygoz, dernier centre urbain. Suivre "Anadolu Kavanği", sauf pour ceux qui voudraient se rendre à Šile via Anadolu Feneri et Çayagzi, autant s'épargner une rude côte de plus. On monte assez brusquement sur une crête, délimitée à gauche par une immense base navale, jusqu'à 160 m. Accès à gauche à une tombe, avec un point de vue étroit sur le Bosphore, 200 m en contrebas. En face du carrefour, bois où l'on peut camper (du monde le dimanche jusqu'à la nuit !). Puis c'est la descente sur Anadolu Kavanği, petit village sur le Bosphore, à 26 km d'Üsküdar.

 

De là, fréquents bacs publics vers le port en face, Rumeli Kavanği, ainsi que quelques liaisons quotidiennes de/vers Istanbul Beşiktaş et Eminönü. Aucun problème avec le vélo (si ce n'est certains appontements "sportifs", avec un vélo chargé !), tarif unique toutes liaisons 1,3 lire (0,8 €), même dans le cas de la mini croisière sur l'intégralité du Bosphore ! Les différents horaires sont essaimés au gré des tableaux par ligne sur le dépliant qu'on peut se procurer à chaque ponton. Un bac part le matin (06h40) en desservant les quais rive ouest au nord du 2ème pont autoroutier, repart le soir d'Eminönü (face gare ferroviaire européenne) à 18h10, Besiktas (terminus actuel tramway) 18h25. 3 autres, sans doute à vocation plus touristique partent en fin de matinée d'Eminönü / Beşiktaş, desservant Kanlica, rive est, et les quais rive ouest au nord (Yeniköy, Sariyer et Rumeli Kavanği), terminant à Anadolu Kavanği, d'où ils repartent en courant d'après-midi. Enfin, mais j'ai cru traduire que ce n'est que le samedi, aller-retour en début de nuit desservant les principaux points des deux rives du centre-ville, puis presque directement les 2 " Kavanği ", permettant de voir le Bosphore de nuit, ce qui doit être un spectacle. 4h25 de croisière... pour 0,8 € ?

 

Une route quitte Anadolu Kavanği vers l'intérieur, monte durement jusqu'aux ruines d'un château superbement situé, puis en 4,5 km rejoint à 220 m la route directe Beykoz-Anadolu Feneri. 3,5 km plus loin (130 m), route à gauche vers le port de Poyraz, à 3 km. Bien calculer son coup, car il n'y a que 3 bacs/jour (2 le dimanche) vers les 2 "Kavanği" et Sariyer, ville au sud de Rumeli Kavanği (rive ouest) : 09h25, 12h50, 17h45.

 

Supposons que vous descendiez à Rumeli Kavanği : de ce village doté de plages payantes partent deux routes : celle de la rive ouest du Bosphore, et celle vers Rumeli Feneri.

 

Rumeli Feneri : route en impasse, les terrains militaires, une fois de plus, empêchent de continuer le long de la côte. De Rumeli Kavanği , la route monte d'abord tranquillement, puis brusquement, pour rattraper en 2,5 km la route Sariyer-Rumeli Feneri (140 m). A gauche, accès vers Kilyos, station balnéaire sans intérêt, pas même les deux routes d'accès (l'autre via Bahceköy), sauf dans la montée du premier km.

 

En 3 km, la route de Rumeli Feneri atteint 220 m, puis redescend. C'est au début de cette descente qu'on trouve de superbes points de vue. 5 km ensuite (80 m), accès à droite à Garipçe, 1,3 km, charmant petit village de pêche.

Continuant tout droit, on atteint en 2 km les ruines d'un château en bord de mer, juste à côté du village, du petit port et bien sûr du phare de Rumeli Feneri. Les pistes ou routes du secteur ne mènent nulle part, ou ramènent à la route principale.

 

BOSPHORE RIVE EUROPEENNE

 

Suivre "Besiktas". 16,5 km jusqu'au Rumeli Hisar, 7,5 km du château à Besiktas, 4,5 km de Beşiktaş au pont sur la Corne d'Or (près d'Eminönü), soit en tout 28,5 km. Sauf une montée (40 m) au début, parcours plat, presque toujours au bord du Bosphore. Plus souvent que sur l'autre rive, le trafic est "happé" par des boulevards passent sur les hauteurs. Trafic pénible, mais chaussée souvent plus large. Bref, nettement plus agréable que la rive anatolienne, et de plus, en chemin, visite du très photogénique Rumeli Hisar. Mais quel imbécile, ce Mehmet, de l'avoir fait construire au pied du futur pont autoroutier ! Il savait bien pourtant que ça allait gâcher l'intérêt touristique... (celui du pont, cela va sans dire).

 

 

IDEES DE PARCOURS EN TURQUIE DU SUD-OUEST

 

Si l'on fait le parcour Izmir-Antalya, ce sera probablement pas mal pour voir les ruines gréco-romaines (Ephèse), voire faire un crochet vers Pamukkale. Ce sera peut-être surtout dans l'espoir de faire une route côtière, le littoral turc n'ayant rien à envier au littoral grec, ou à l'italien. Hélas, l'étude minutieuse d'une carte vous apprendra qu'entre Izmir et la région de Marmaris, les routes suivent rarement le littoral. Nous allons donc essayer de recenser les possibilités de suivre ce littoral, permettant de plus d'échapper à des routes principales souvent étroites et circulantes, éprouvantes à vélo.

 

PRESQU'ILE DE ÇESME

 

Depuis Izmir, on peut bien sûr gagner directement Selçuk (prononcer sèltchouk) et Kusadasi (couchadasseu), si l'on est pressé. Le plus chouette me semble de se rendre à Çesme (tchèchmè). Non pas que cette station balnéaire, occupée par la bourgeoisie izmiriote, soit bien fascinante, mais il y a quelques bijoux en route. Je conseille notamment le tour de la presqu'île de Karaburun, le gros paquet de terre au nord-est de Çesme. Il existe désormais une route revêtue tout du long. Bien que côtière, cette route est accidentée, surtout sur le versant ouest (alt maxi 400 m), totalisant un dénivelé de 2200 m sur 150 km ! Mais une tranquillité, et des panoramas de toute beauté. De vrais villages de pêcheurs sur l'ouest, une côte sauvage sur l'est. Si l'on fait le tour dans le sens inverse des rayons d'une roue de vélo : 10 avant Ildir, après un petit col suivant le village de vacances d'Iltour, prendre une petite route à droite, sinon on se retrouve de nouveau sur la côte est, à Balikliova.

 

Entre Çesme et Urla, route d'abord ennuyeuse, puis 2 petits cols (250-300 m). De Urla, une route ou une piste gagnerait directement Seferihisar. Sinon, continuer 12 km de plus sur une route circulante jusqu'à Güzelbahce. Entre Seferihisar et Pamucak (pamoudjak, Selcuk/Kusadasi), route côtière accidentée mais belle au début et vers la fin, plate et ennuyeuse (suite de plages masquées par des résidences tout du long) au milieu sur 25 km.

 

KUSADASI-BODRUM

 

Une fois que vous aurez fait votre saut dans la civilisation et le tourisme de masse de Kusadasi/Selçuk (c'est pas toujours désagréable, après des jours de tranquillité), prenez donc vers le sud, vers le parc national Dilek. Une route entre dans le parc, en bord de mer. Tables, douches, eau froide, toilettes, un lieu idéal pour camper sauvage (discrètement, car il n'est pas autorisé de rester dans le parc la nuit). Si vous demandez si la route continue, on vous répondra que non. Il existe bien une piste faisant grosso modo  le tour de la presqu'île (montant tout de même à 450 m), mais elle est interdite à la circulation. Je l'ai cependant faite dans l'autre sens, depuis Karine, sans problème. C'est interdit, mais si un forestier vous surprend en plein milieu, que voulez-vous, après vos efforts, il n'ira pas vous empêcher de continuer...De plus, les rares interdictions sont écrites en turc. Enfin, je pense qu'il existe une tolérance pour les vélos, qui de toutes façons sont inexistants par ici.

 

Encore plus fort : dans le parc, avant que la route ne se termine, au lieu-dit Kanyon, une piste grimpe rudement en 9 km au col Karakol, 720 m. Quelques belles échappées, trop rares, sur Samos. Les plus belles vues sur Samos, on les aura en obliquant au col vers l'ouest, une piste montant à un autre col à 920 m, et rattrapant la piste du tour de la presqu'île (450 m). Sinon, depuis Karakol la piste redescend sur Doganbey (dooanbèill). Cette piste de crête permet donc soit de faire un circuit depuis le parc, soit de faire une traversée vers Karine/Doganbey, puis Priène/Milet/Didim. Par contre, la route de 12 km de la carte IGN entre Güzelçamli et Atburgazi se révèle être une rude piste, montant (probablement en 12 km) à un relais à 1 000 m, puis redescendant au Karakol et sur Doganbey (et non pas Atburgazi). A noter enfin que toutes ces pistes sont en état moyen, bien pentues (7 à 10 %).

 

Au sud, le classique Priène-Milet-Didim. Après Didim, on peut regagner la route principale, qui longe le lac Bafa. Cependant, si ce lac est agréable, la circulation rend vite ce parcours fastidieux à vélo (bus fous). Il est vrai qu'il y a, au bout, la récompense de Héraclée du Latmos, des ruines grecques en plein village et dans un site de rochers assez fantastique. Sinon, 10 km après Didim, au lieu de filer tout droit, tourner à droite vers une station balnéaire. Une vingtaine de km de pistes, visiblement pentues (2 petits cols, le premier rude), pour rattraper la route Iassos-Dibekdere (2,5 km sud de Euromos), à 12 km NO de Milas. A mi-chemin de Iassos-Dibekdere, une autre route à droite permet d'éviter Milas (de faible intérêt) et un col (190 m) à la sortie de cette ville, pour déboucher 8 km plus au sud sur la route de Bodrum.

 

PRESQU'ILE DE BODRUM

 

Cette presqu'île, autrefois quasiment déserte, connaît depuis 2 ans une frénésie de constructions. Bon, reconnaissons que ces résidences secondaires cubiques et autres villages de vacances, avec leurs façades blanches, ne s'intègrent pas trop mal dans le paysage. Quand ces lotissements sont achevés, ils auraient même tendance à apporter en bord de mer des îlots de verdure, dans un paysage de collines relativement dénudées. Mais là, ça devient trop. Il doit y avoir 20 000 cubes, pour une population autochtone de guère plus de 30 000 habitants, et je suis peut-être en-dessous de la réalité.

 

Avantage cependant : la presqu'île est désormais sillonnée de nombreuses routes, qui permettent d'en faire grandement le tour. Aux routes principales, indiquées (parfois) sur les cartes routières, et notamment sur l'IGN, préférez les petites routes côtières. Ces dernières ne sont jamais indiquées, sont rarement bonnes, au profil accidenté, mais permettent de jouir de vues superbes sur le littoral, tandis que les routes principales passent en fait essentiellement dans l'intérieur, n'offrant que rarement des points de vue (par exemple, du col du Yel Dag, 275 m, entre Ortakent et Yalikavak). Ce tour du littoral termine parfois en cul-de-sac (nord ouest de Gundag), ou s'en éloigne (entre Gümbet et Agla, où il faut repiquer sur l'intérieur).

 

BODRUM-MARMARIS

 

Pour quitter Bodrum sans repasser par la nationale, circulante et étroite tant que la double voie ne sera pas achevée, 4 possibilités :

 

- le ferry pour Didim, vers le nord. Quotidien mai-oct, 45 F, vélo gratuit. Envisageable, dans l'optique d'un circuit d'une quinzaine depuis Izmir, aller par la nationale, retour par la côte.

 

- le ferry pour Körmen (Datça), vers le sud. Idem fréquence/prix, et il paraît que la route Datça-Marmaris est superbe. Je n'en doute pas, connaissant quelques routes/pistes autour de Marmaris.

 

- le ferry pour Kos, d'où l'on pourra gagner le reste de la Grèce, ou encore se rendre à une autre île du Dodécanèse, et réembarquer vers la Turquie (Rhodes-Marmaris, Samos-Kusadasi, Hios-Çesme). Formule attirante, mais vite coûteuse, surtout si l'on ne fait pas l'aller-retour. Bodrum-Kos, 70 F AS, 105 FF AR, mais les autres îles sont souvent plus coûteuses, notamment Samos-Kusadasi, liaison très fréquentée (AS 155 FF + 5000 drachmes). Et puis, il y a parfois des taxes surprise, une fois sur le ferry. Bien se renseigner. Sinon, ce ferry est quotidien mai-oct, et l'on trouve hors saison des hydroglisseurs acceptant généralement les vélos (ça ce négocie avec le cap'tain, et on ne paye pas forcément).

 

- par la route (enfin !). Au col à la sortie unique de Bodrum, quittez la route principale pour prendre à droite vers Çilifk. A quelques km, un carrefour. A droite, la route vers Çilifk, qui semble ensuite continuer le long de la côte en piste vers Ören. Tout droit, on continue par la route vers Gümsülük (Karaova), par l'intérieur, en franchissant un col à 300 m. 2 km avant Karaova (alt 80), une nouvelle route se détache à droite, vers Maziköy, et grimpant à 480 m. Hélas, de cette route, on n'a que de rares échappées sur la mer, sauf les 15 derniers km où l'on longe un littoral désert (plages). A noter qu'à l'entrée d'Ören, petit bourg, il est possible d'acheter du matériel vélo et de faire réparer.

 

Après Ören (en fait, depuis le même carrefour à l'entrée), on peut prendre une route qui continue en piste vers Gökova, au fond du golfe du même nom. Piste superbe, paraît-il (la piste principale remonte sur les plateaux, vers Mugla). De Gökova, soit vers Marmaris, soit vers Antalya. Personnellement, je trouve que le détour par Marmaris vaut le coup : certes, station balnéaire, mais campings tranquilles au sud-est (hors pleine-saison), belles forêts, jolies routes dans la presqu'île (il existe désormais une boucle revêtue jusqu'à Bozburun, sauf les tout derniers km, permettant un circuit). D'autre part, la route du sud-est, après un petit col, redescend dans une jolie crique, puis continue en piste le long du golfe de Kaaragaç, permettant très probablement de se rendre directement soit vers Köycegiz, soit vers Dalyan, en évitant une partie de nationale un peu pénible.

 

QUELQUES DETAILS PRATIQUES

 

Si, par manque de place, vous n'avez pu avoir un avion atterrissant directement à Izmir, pas de panique. Depuis Istanbul, il y a une myriade de bus confortables, et vu la concurrence, il y aura immanquablement au moins une compagnie qui acceptera le vélo. L'autogare n'est cependant pas évidente à trouver, à 10 km plein ouest Istanbul (Esentler, facile à trouver...par l'autoroute). On peut aussi prendre le ferry vers 9h00 de Sarayburnu (quai à l'est d'Eminönü) pour Bandirma, et de là le train (qui ne prend peut-être pas les vélos. Prévoir une housse de secours) qui arrive à 21h15. Retour 08h00-14h12, ferry 14h30-19h30. Sans doute la solution la plus économique (Bandirma-Izmir 12 F). Enfin, mi-juin à fin sept, il existe un ferry Istanbul (vend)-Izmir (retour dim) tél 0-212 249 9222. Et pour les romantiques, un ferry durant la même période vient de Venise, le samedi (21h00) et en repart le samedi à 16h00. Un autre fait Venise-Marmaris-Antalya. (Bassani Spa, Via XXII Marzo 2414, I-30124 Venezia, tel 39-041 520 8819).

 

La Turquie de l'ouest, plus exactement la mince frange côtière, est assez occidentalisée. Aucun problème pour la tenue vestimentaire, même pour les nanas (cuissard), quelques campings (mais pas assez pour en avoir un à chaque étape), camping sauvage assez facile et relativement sûr (remarque valable pour tout l'ouest), un supermarché (camping gaz) dans chaque station balnéaire importante et à Izmir. Pour les repas, si l'on est près de ses sous, je conseillerais la cuisine personnelle (15 FF/jour) plutôt que les petits restaus, deux fois plus "coûteux" sur la côte que dans l'intérieur (mais ça reste très abordable pour une bourse ouest-européenne). On trouve assez facilement des petits pois et de la macédoine en plus des pâtes (gaffe aux légumes en bocal, ils sont parfois épicés), des salamis de mouton (salam), du fromage (peynir, délicieux quand bien frais). L'eau ne semble pas poser problème (je ne l'ai pas plus traité que lors d'un précédent séjour), et il y a des fontaines partout (ce qui est moins vrai quand on s'enfonce dans l'intérieur profond). Pour le vélo, s'il y a de tout (surtout à Izmir), la qualité n'est pas là. Le matériel trouvé ne pourra servir qu'en dépannage (ma roue libre indienne, 20 F, a tenu 10 jours, et ma roue arrière, 40 F, aura tout juste tenu péniblement un mois). On peut toutefois parfois dénicher un peu de Shimano de base (roue-libre trouvé à Nazilli, ville de l'intérieur). L'anglais sera la langue la plus utile. Bref, un de ces habituels ghettos où les occidentaux que nous sommes retrouvent leurs marques.

 

Par contre, si même les Turcs ont une tenue assez décontractée le long de cette frange, vous rentrez juste 5 km vers l'intérieur, et la Turquie des campagnes reprend ses droits : villages de maisons modestes, femmes en pantalon bouffant, terre abondamment cultivée. Un contraste frappant qu'on retrouvera à Izmir même, entre la basse ville, "moderne", et, juste au-dessus (Kadifekale), des paysans d'Anatolie élevant en pleine ville leur chèvre ! Bien sûr, les contacts y sont souvent bien plus sympatiques, et c'est alors que le lexique devient utile (dico français-turc au Migros de Izmir, près de la gare Alsancak + précis de conversation bien fait de Harrap's, en France). Et en tant que voyageur, vous direz plus souvent "allaha ismarladik" (alaa'smaladeuk) que "güle güle", ce que je vous dis en vous quittant sur ces bonnes paroles.

 

 

TURQUIE DE L'EST

 

En 1997 et 1999, j'ai fait deux petits voyages de un mois chacun dans l'Est de la Turquie. A l'époque, je n'ai pas pris de notes particulières, aussi les réflexions sont basées sur des souvenirs.

 

L'Est de la Turquie est souvent parcouru par des cyclos désireux de se rendre au plus vite en Iran, ils ne font pour la plupart que prendre la route entre Ankara et la frontière, au demeurant assez belle. Mais c'est comme toujours le long des petites routes, des pistes, que se recèle la réelle beauté de ce pays. A chaque fois, j'ai pris un bus depuis l'otogar d'Esenler à Istanbul.

 

Il y a tellement de compagnies concurrentes desservant tout le pays que vous n'aurez aucun mal à trouver un bus, et vous pourrez comparer les prix. Ce n'est vraiment pas cher, ce sera souvent gratuit pour le vélo (ou un petit supplément pour le chauffeur), et ces bus sont suffisamment confortables pour y passer une nuit pas trop mauvaise. Comptez 16-18 h pour l'est (Erzurum, Trabzon), soit bien plus rapide que le train. Pour la nourriture, ces bus font des arrêts réguliers dans des restaurants - semblant parfois appartenir également aux compagnies de bus, ou en tout cas très liés avec elles. C'est un spectacle, en pleine nuit, de voir dans ces relais une dizaine de bus magnifiques et propres rangés côte à côte !

 

Toutes les routes entre Giresun et Trabzon, sur la côte de la Kara Deniz (Mer Noire), et Kars et Erzurum dans l'intérieur, sont superbes. Ce n'est plus la sèche Anatolie, c'est, le long du littoral, de la montagne très verte (et très arrosée...), et de très belles montagnes dans l'intérieur. Les routes y sont bonnes, et les routes de terre souvent excellentes. La carte Kümmerly + Frey n'est pas mauvaise, mais ma carte préférée est celle de l'IGN, un excellent fond de carte allemand qui indique la grande majorité des pistes. Vous pouvez vous engager même avec un vélo chargé sur toutes les pistes indiquées par ces cartes, toutes sont bien entretenues. 

 

Il existe quelques zones superbes de  montagne. Je pense au réseau fouillé de pistes près de la côte, mais fréquemment à 2000 m et plus, au sud de Trabzon et de Giresun. Les pistes sont rarement en cul-de-sac, les autorités turques ayant développé un réseau remarquable maillant l'arrière-pays (plus proche toutefois du réseau lâche de la Castille espagnole que de celui serré de la Belgique des corons). Parfois, on se croirait pourtant au Tibet ou quelque part en Asie Centrale (zone du reste essentiellement turcophone), tellement ces paysages sont loin de nos Alpes par leur dimension. Je pense notamment à la piste au sud du monastère de Sumela, dans l'arrière-pays de Trabzon, qui débouche, une fois le col franchi (pentu !), dans une région à mille lieux d'Istanbul et du troisième millénaire. Les routes et pistes autour d'Erzincan (étonnante ville moderne en plein quasi-désert) sont également très belles, plus proches de nos montagnes "habituelles".

 

Si l'on s'approche du Kurdistan (Van), on sera sujet à de nombreux contrôles militaires. Mais la vraie zone dangereuse se situe bien plus au sud, à la frontière avec l'Irak. Cependant, dans l'est en général, les contacts peuvent parfois être localement plus rudes : tout près de Ani, l'ancienne ville arménienne à la frontière justement de l'Arménie (à l'est de Kars), deux garnements m'ont menacé d'un couteau, j'ai fini par leur céder ma bouteille de coca à moitié entamée que j'avais sur mon porte-bagages ! Kars même est une ville particulièrement pauvre, mais je n'y ai pas connu d'ennui.

Le camping sauvage est assez facile, et l'hôtellerie rare en dehors de la côte, et des villes à l'intérieur. Les bus sillonnent la moindre piste, il est donc facile d'écourter son séjour ou de se rapprocher des montagnes. Il y a même, de Kars, un train (bi hebdo, je crois) vers l'Arménie - cette région est de population arménienne. Dès début juin, même les pistes les plus hautes et les moins fréquentées sont accessibles, bien qu'il y ait de ça de là encore un peu de neige. 

 

KARS

 

Kars est une ville moyenne (50000 hab, réparateurs vélo) située à 1768 m sur un monotone plateau. Il s'agit pour l'essentiel d'une ville moderne, mais avec quand même un superbe kale (château) bâti le long d'un promontoire rocheux. Il y a quelques années, traversant la ville par le bypass en direction d'Ani, je ne l'avais même pas vu, mais quand on se rend dans la vieille ville, on ne voit que lui !

 

On peut y accéder à pied, en traversant un pont face à une ancienne mosquée byzantine, soit à vélo, par la route descendant la vallée, puis à 2 km une piste pavée sur 2 km, et à droite (tout droit, la piste continue 2 km jusqu'à un ancien fortin dominant la ville, hérissé aujourd'hui d'antennes, et encore plus loin sur des casemates dominant le canyon).

 

Au retour, après le pont ramenant à la route goudronnée, on peut prendre à droite un réseau d'anciennes pistes militaires, désaffectées. On ne peut monter jusqu'en haut, camp militaire toujours "actif", mais longer la rivière en hauteur sur 2 km, puis rattraper une autre piste redescendant sur le pont à l'entrée de la ville, sous la forteresse : c'est dans cette descente qu'on a les meilleures vues.

 

La raison principale de se rendre à Kars est la visite de l'ancienne capitale arménienne d'Ani, juste à la frontière (infranchissable, vieux contentieux trop bien connu) avec l'Arménie. 45 km d'une route assez monotone, au retour on peut prendre, une dizaine de km après Ani, une piste plein nord permettant de revenir par la route "internationale" Gyumri-Kars (bien sûr fermé, la Turquie boudant l’Arménie, et l’Arménie ne souhaitant guère s’ouvrir à la Turquie, génocide oblige).

 

KARS-ARDAHAN

 

Deux routes :

*la 965, 88 km, directe, à peu près sans intérêt. On passe plus qu'on ne franchit un col. 

*les 60+10, 149 km, via Arpacay et Çildir, deux petites villes avec commerces et hôtels (basiques), et surtout via le Çildir Gölü (lac). Parcours globalement plus scénique. 17 premiers km ennuyeux, dans le prolongement de la route venant de Erzurum. On peut éviter ce tronçon, par la route partant de Kars au niveau du château, puis suivant la vallée.

 

Dans les deux cas, on arrive à un carrefour, suivre Arpacay/Çildir. Parcours monotone jusqu'à Arpacay (1700 m), puis la route monte jusqu'à 1990 m, avant de longer la rive est du lac. Le parcours est plus scénique par la piste de la rive ouest (bonne sauf 4 km boueux). Quitter la route vers indication km "010-30-20", en prenant tout droit une piste. Il y a 28,5 km de piste jusqu'à l'entrée de Çildir (43,5 km par la route, via Doğruyol). A mi-chemin, on monte 150 m au-dessus du lac.

Çildir : rien à voir, mais si vous avez une heure ou deux : prendre route d'Aktaş (qui se poursuit en Géorgie, mais accès fermé aux Etrangers). La route monte doucement, passe un peu au-dessus du Geçidi (col, 2090 m), continue de monter. Dans le virage à gauche, petite piste militaire, permettant d'approcher un promontoire fantastique au-dessus d'un canyon, avec un ancien château-fort (Seytan Kalesi, cf ci-dessous). Au sommet de la route, vue sur le lac Aktaş, 1794 m, la Géorgie (le lac est à cheval sur les deux pays) et les montagnes du coin.

 

SEYTAN KALESI

 

Prendre la route d'Ardahan. A 2 km, dans la légère redescente, prendre la bonne piste à droite (pancarte visible quand on vient d'Ardahan). Les ruines sont à presque 4 km.

A 0,85 km, prendre à gauche la piste (moins bonne) qui remonte. A 0,85 km, prendre la piste qui descend à droite, puis à 100 m, sur la gauche, la première des deux pistes herbeuses. Piste désaffectée mais encore roulable (même avec 40 kg de sacoches !), sur près de 2 km. En 5 mn, on arrive aux ruines, sur un promontoire impressionnant. Ca vaut le coup de "perdre" une bonne heure pour le détour.

 

KARS / ARDAHAN - GEORGIE

 

Le passage principal entre Turquie et Géorgie est la route le long de la Mer Noire, entre Trabzon, Rize et Batoumi. Mais il existe une autre route, qui avait pris de l'importance lors de la temporaire sécession de l'Adjarie (vive l’indépendance du Berry Sud, mais seulement le canton d’Argenton s/Creuse, ceux du canton d’Eguzon ne sont quand même pas pareil), coupant à Tbilissi un accès aisé à la mer. Cette route, qui apparaît encore comme piste sur presque toutes les cartes, est aujourd'hui intégralement revêtue - sauf que les 15 km côté géorgien sont parfois en piteux état.

 

On passe un col à 2543 m, mais comme la route débute à 1750 m... Par contre, venant de Géorgie, c'est une sacrée grimpette depuis le pont de Posof (1380 m).

 

Depuis Ardahan (1810 m), prendre direction Kars. A 12 km, après être monté à un col (1910 m) puis redescendu, carrefour : à droite, Kars, prendre à gauche (descente). A 3 km, nouveau carrefour : à droite vers Çildir et Kars, tout droit la route vers la Géorgie, via Posof et le poste-frontière de Türkgözü.

 

De Kars, prendre la route vers le nord. A 18 km, carrefour : tout droit vers Ardahan. A 60 km, carrefour : continuer tout droit, 3 km plus loin on atteint le carrefour vers Posof (cf ci-dessus).

 

Variante plus longue mais plus intéressante, via le lac de Çildir : au carrefour 18 km nord Kars, tourner à droite. Çildir est à 78 km, le carrefour de Posof à 32 km de plus.

 

Hanak, gros bourg, est à 13 km. La route monte un petit col. Après Hanak, la route monte brutalement de 200 m, puis est tracée sur une crête, jusqu'à 2160 m.

 

Puis la route redescend sur le dernier gros bourg de la vallée, Darnal, puis jusqu'à la rivière, à 2000 m. Elle la longe sur 6 km jusqu'à un pont à 2075 m. Là commence la montée au col, douce les 500 premirs m, rude ensuite. En 7 km on atteint le Ilgardagi Gecidi 2540 m, mais les 3 derniers km font tout juste 5%.

 

La descente est longue. Camping assez facile à 11 et 17 km du col. Environ 21 km après le col, pont (1380 m) : ne pas prendre la piste longeant larivière en aval, continuer sur la route qui remonte sur Posof. A moins d'1 km, prendre à droite (tout droit Posof), à 15 km de la frontière.

 

On continue de monter, puis légère descente, puis remontée à un petit col, mais la route continue de monter jusqu'à 1580 m. On atteint Eminbey, 1530 m, dernier village, puis descente jusqu'à la frontière, à 1225 m. La suite en Géorgie.

 

ZIL KALE ET PARC NATIONAL KAÇKAR DAĞLARI

 

Une nouvelle route à 2x2 voies relie désormais intégralement Sarp, frontière avec la Géorgie, Trabzon et Samsun (il reste encore quelques hiatus, tel Tirebolu), en récupérant parfois de la place sur la mer, avec de titanesques enrochements. C'est donc un régal à vélo, surtout que le parcours est magnifique (surtout les 50 premiers km), et que le vent est dominant d'est (sauf quand il pleut, où il vient d'ouest).

 

50 km à l'ouest de Rize, 3 avant Ardepan (et accessible directement depuis la nouvelle 2x2 voies), débute la route menant au Milli Parki (parc national) Kaçkar Dağlari, ainsi qu'à la station thermale d'Ayder, à 39 km. Au début, cette route est encombrée de camions de carrière, mais ça se calme après 3 km, la dernière carrière étant toutefois au km9. En 22 km, on atteint Çamlihensin, doté de commerces. Difficile de camper discret, la dernière (et pour ainsi dire la seule) possibilité étant au km8½, juste avant "Dağ Raft" abondamment signalé. En route, deux pont ottomans, celui du km10, mais surtout l'élégante double arche au km19½.

 

A la sortie de Çamlihensin, km22 alt 280, deux routes : celle de droite remontant une vallée jusqu'à Ayder, 17 km. Vu la faible altitude et l'encaissement des vallées, on ne peut guère espérer que de là, on puisse avoir de bonnes vues avancées de la chaîne, culminant à 3932 m et encore couverte de neige ça et là début juillet.

 

L'autre route mène à Zil Kale (château) et Çat, village de relative altitude. En fait, la piste continue, franchit le Baltaş Geçidi (2800 m ou plus), et redescend de l'autre côté, sur une vallée dévalant sur Pazar via Kito Yaylasi, à 35 km de la mer (goudron les 18 derniers km), permettant une boucle. Le hic, c'est que ça fait pas mal de km, que la piste est parfois rude et souvent pentue, et que sur l'autre versant ça doit être pire ! A mon sens, la seule solution serait de laisser ses affaires dans un hôtel de Ardepan, passer une nuit à l'hôtel de Çat (55 km), et monter le col le lendemain. Même en prenant Çamlihensin comme base, ça me paraît juste - mais suffisant si l'on se "contente" de monter au-dessus des derniers villages (une longue journée quand même, en débutant aux aurores), a fortiori si l'on ne dépasse pas Zilkale ou Çat. Hors arrêts photos, il faut compter 1h30 pour monter à Zilkale, 2 h de plus pour Çat, 3 h de plus jusqu'aux derniers villages, et 2 h pour le col. En gros, diviser par deux (pas plus, car la piste est parfois rugueuse) pour le temps à la descente, et ajouter une heure pour arrêts, et le temps de bouffer...

 

A peine quitté Çamlihensin (280 m), petit pont ottoman, un autre 4,5 km plus loin, moins gracieux à cause des rambardes ajoutées, et 300 m après le dernier hôtel de Çamlihensin. Goudron un peu râpé, mais à 2 km débute une chaussée cimentée, jusqu'à un pont (480 m, km8½), ciment qui devrait être intégralement coulé pour 2008. Sur les hauteurs, on distingue des fermes traditionnelles, qui ont grandement disparu du fond de vallée, modernisme oblige.

 

Là commence pour 1,5 km une forte montée, jusqu'à 730 m. Pour l'instant, c'est de la piste, plutôt bonne, mais des travaux actifs sont en cours pour paver la chaussée jusqu'à Zilkale, et même Çat (mais les derniers km vont représenter du boulot). Du sommet de la première côte, on a les premières vues sur Zilkale, dans un site superbe, il faut encore 2,5 km pour l'atteindre. Visite rapide, les ruines ne représentant pas plus d'intérêt que ça.

 

La piste redescend un peu, remonte vers 750 m, puis replonge vers la vallée. On atteint un pont (675 m), 2,5 km depuis le pied du château. La piste, pavée de frais, remonte la vallée. Sur 10 km, en gros ça va (950 m), puis on a 2 km très pentus, puis il reste 1 km avant d'atteindre le pont menant à Çat (1260 m, hôtel).

 

Rester sur le droit du torrent. Durant 2 km, ça va, puis la piste devient de nouveau très pentu, et en outre remplie de pierres sur 3 km (1600 m). Piste descendant vers un pont ottoman, et remontant vers un hameau, rester sur l'autre piste, toujours à droite du torrent. Après 1 km, montée globalement plus douce, et 3,5 km après, on atteint une zone de hameaux dominant la piste (1960 m). Continuer à chaque fois tout droit. On voit tout en haut les virages s'empiler.

 

Au dernier hameau ("Basköy 1980 m", en fait le pont est à 2100 m) 1,5 km plus loin, tourner à gauche, forte pente. 600 m près, prendre à droite. Tout droit, je suppose que la piste va au "Kotençur Mounthouse 55 km" indiqué à l'entrée de Çamlihensin (soit 15 km depuis ce carrefour), et qui doit venir buter sur la chaîne. La piste de droite redescend légèrement, mais entreprend ensuite une montée diabolique. Cette piste, sans doute tracée à des fins touristiques à l'intention des puissants 4x4 d'Istanbul, Ankara ou Izmir, n'est visiblement qu'occasionnellement utilisée : en plus d'être très pentue (au moins le premier km), les cailloux reprennent peu à peu leurs droits sur la chaussée. Pris par le temps, je n'ai pu dépasser 2300 m, mais à cette altitude, lot de consolation, belles vues sur les hameaux dans un superbe décor montagneux. Il doit rester à la louche 7-8 km jusqu'au col, peut-être moins pentus ?

            

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