VELO MALTESE

 

Bon, pour nous changer un peu de ces tourdumondistes à vélo (à moins qu’il ne s’agisse de cyclovoyageurs autour du monde ?) qui doivent en être, pour certains, à leur quatrième révolution, ou bien alors c’est fou le temps qu’ils perdent en route, à croire qu’ils font ça pour leur plaisir, alors qu’un bon vieux Boeing 747, bon oui, qu’est ce que je racontais déjà ? Ah oui, parlons un peu d’une destination proche, qui pourra intéresser la majorité des konjépéyés que nous sommes : Malte. Celle des preux et chastes Chevaliers, moines-guerriers de l’Ordre de Saint Jean (d’Acre je suppose, parce qu’ils s’étaient fait virer de la Terre Sainte comme des malpropres, sous le prétexte éhonté qu’ils auraient, eux et leurs semblables de Croisés, zigouillé un peu prestement les infidèles du coin. Pourtant, Oussama aurait fait un parfait catho intégriste. On s’écarte, on s’écarte). Celle des Britiches qui en ont ignominieusement viré notre Napoléon national, pardon impérial, sous prétexte qu’il aurait lui-même viré lesdits Chevaliers – et un peu bousculé les Maltais, si on peut plus faire ce qu’on veut dans les pays conquis maintenant (je résume la pensée de notre ami Sharon. Non, pas l’actrice, bande de dépravés sexuels). Celle de l’enjeu stratégique durant la 2° guerre mondiale. Celle enfin ceinte de fortifications, et à deux doigts d’entrer dans le Nirvana de la Citadelle inviolable des Etats Unis d’Europe, bastion avancé de la Civilisation, puisqu’on sait mieux massacrer que les autres avec des armes plus performantes. C’est bien la preuve.

 

Bon, vous avez déjà ouvert l’Atlas en plein milieu de mon introduction (pourtant intéressante : je me relis à l’instant, et j’y pige que dalle), et vous essayez, à l’aide de la loupe, de trouver ce fichu pays. Archipel au large de la Sicile, presque équidistante de celle-ci, la Tunisie et la Libye, 350 km2. A peine le dixième de la surface d’un département français. Plus grande distance par la route : 40 km, 50 km en incluant la deuxième île. Vous vous dites : se payer un aller-retour par avion à environ 300-350 € (quoiqu’on arrive à trouver parfois à 250) pour rouler peut-être deux jours, pas vraiment rentable.

 

Je vous rassure : on peut rouler cinq ou six jours, en fouinant un peu, sans s’ennuyer, et il faut même compter bien deux jours de visite dans la capitale. Bref, le lieu idéal pour passer une semaine – d’autant que les vols à prix cassés sont sur une semaine. On peut même rester plus longtemps et trouver à faire. Car Malte (en fait, l’île de Malte et l’île de Gozo) est un pays-musée à ciel ouvert, qui a su mettre en valeur son patrimoine historique, culturel, religieux e tutti quanti. Après la résistance lors du Grand Siège, ce pays est devenu une sorte de vitrine de la résistance aux Turcs (et aux musulmans, l’histoire bébaye), un peu le Poitiers 732 à l’échelle européenne. Et une vitrine, ça se soigne, ça s’embellit. Visiblement, les Maltais ont gardé cette attitude – sauf pour les petites routes, non d’un chien qu’est-ce que ça cahote. On se croirait en Irlande.

 

J’étais persuadé que ces îlots rocailleux, sans forêt (si, tout de même, un petit bois présidentiel), sans rivière, maison des courants d’air, devaient être monotones à parcourir. C’est compter sans la dissémination des curiosités touristiques à travers tous les recoins, disposées à la façon d’un rally. Je soupçonne les Maltais d’avoir semé les églises, sites préhistoriques, falaises et citadelles d’après une modélisation numérique réalisé par un super-calculateur, afin d’être certain que les touristes visiteraient tous les endroits, au lieu de se contenter de la ville fortifiée de La Valette, et qu’ils passent plus de temps à dépenser leurs €, £, $ et ¥. Vicelards.

 

Vous avez remarqué que les grandes monnaies mondiales sont, à l’image du Nom de Dieu, imprononçables ? Et régissent le cours de nos vies ? O, Seigneur Dow Jones, enrichit mon existence, face que l’argent tombe pile. Que ton chèque soit libellé, aboul, euh amen.

 

Bon, soyons francs (or), faut pas trop venir ici pour les paysages. Certes, dans les sud et ouest de chaque île, il y a notamment de superbes falaises (plus sur Gozo que sur Malte). Sinon, c’est peuplé de partout, et ça vaut aussi bien, car les ondulations sont plutôt monotones. Par contre, pour perdre du temps dans les villages et leurs monumentales églises, aux allures de cathédrale, les édifices historiques, les musées modernes et ludiques (spectacles audiovisuels, musées de cire), mais aussi très informatifs ou riches, c’est parfait.

 

C’est d’autant plus parfait que ce serait dommage de visiter Malte en plein été : malgré le vent fréquent, il y fait bien chaud : on est à la latitude entre Tunis et Jerba. Et puis bien sûr, c’est très touristique, quoi qu’il y ait également pas mal de touristes hors été. Le mieux est de venir dans les périodes intermédiaires, mars à mai et mi-septembre à novembre, mais l’hiver, normalement doux et pluvieux, peut être aussi une bonne saison : janvier 2004, j’ai eu 7 jours de soleil, pas une goutte à me mettre sur le poncho. On peut même se baigner (non ? si !), et faire de la plongée dans des eaux limpides ; même à la Valette, on voit le fond. Au fait, tenez-moi au courant : Chirac n’a toujours pas piqué une tête dans la Seine, à ce jour ?

 

Par contre, oubliez votre matos de camping : c’est interdit, et assez duraille (1200 hab / km2, plat, presque pas un arbre, vallons cultivés et dominés par les villages environnants…). Par chance, l’hôtellerie reste à prix abordable (on peut dégoter à 10 €), surtout hors saison, et il y a l’excellente Auberge de Jeunesse d’Hibernia, à Sliema dans la banlieue nord de La Valette (5-6 €).

 

Au fait, vous n’êtes pas obligé de venir avec votre vélo : les distances ne sont pas gigantesques, et il y a un réseau de bus dense et très efficace (qui ne prennent pas les vélos). D’autant plus qu’il est n’est pas nécessairement aisé, depuis La Valette, de visiter confortablement l’île de Gozo dans la journée (55-60 km rien que pour atteindre le ponton du ferry). Cela dit, la liberté de rouler où l’on veut, s’arrêter quand l’on veut, etc…n’a pas de prix. D’autant plus que les bus sont centrés sur les capitales respectives des deux îles, ce qui ne facilite pas le fouinage touristique. Et les bus sont surtout faits pour desservir les villes et villages, par pour les sites touristiques situés hors agglomérations.

 

Je vous ai parlé de l’avion pour venir. Cependant, il existe pas mal de possibilités toute l’année par voie maritime depuis l’Italie, les plus adaptées étant depuis la Sicile (de Gênes et Salerne, les ferries font généralement un crochet par Tunis, qui rallonge sérieusement la traversée). Non pas que ça revienne vraiment moins cher (sauf si vous vous rendez de France à Sicile à vélo), mais c’est vraiment agréable d’aborder une île par la mer, et puis l’arrivée à Malte, entre les fortifications de part et d’autre du Grand Port, est un grand moment. Le plus pratique est la liaison rapide tri-hebdomadaire (ma-je-sa) depuis Pozzallo, à 60 km au sud-ouest de Syracuse (il y a même des trains Siracusa-Pozzallo, plus ou moins en correspondance avec l’un des deux trains de nuit Torino-Siracusa). Sicile + Malte, ça peut faire un bon sujet de voyage pour 3 ou 4 semaines, avec un parcours Messina-(crochet vers le Stromboli)-Etna-Taormina-Catania-Siracusa-Pozzallo, puis un AR à environ 110 € toutes taxes comprises (avec vélo) vers Malte, puis Pozzallo-Agrigente-Palermo. La carte d’identité suffit, un passeport c’est mieux. L’anglais est parlé partout, pas de problème sanitaire, l’eau est fiable (eau de mer dessalée).

 

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