QUE D’EAU DANS LES EAU !

 

Oui. Bon. Y’avait aussi « y’a du gaz dans l’EAU », vu les réserves en hydrocarbures. Mais estimez-vous heureux : en fait, vous avez échappé à « Tintin chez les émirs ». Veinards comme vous, y’a pas. En fait, les Emirats Arabes Unis ne sont pas vraiment à l’image de ce que je m’en faisais. Je me voyais, à partir de centres urgains rutilant de mauvais goût, plonger dans des déserts secs et monotones, sans vie aucune. Erreur ! Pour les centres rutilants, y’a d’ça. Quant au mauvais goût, il est là où l’on veut bien le trouver, suivant son degré de culture – ou de snobisme. Ces kitscheries monumentales passeront aussi bien pour le nec plus ultra de l’Art dans un très lointain futur, disons cent ans. Et tant pis si je passe pour un ringard aux yeux de « ceux qui savent ».

 

Par contre, là où ça cloche, c’est côté « désert sec, désert et sec ». Un fait aurait déjà dû m’intriguer : la totalité des Emirats couvrent le sixième de la France, avec une population totale (Indiens, Pakistanais, Philippins et Iraniens compris) de plus de 5 millions. Ce qui ferait, à l’échelle de notre beau pays, 30 millions ! Pas mal, pour un désert. Une fois que vous retirez toute la moitié ouest de l’Emirat d’Abu Dhabi, immense éponge de pétrole, et que vous vous en tenez au « triangle utile » Abu Dhabi-Al Aïn-Dubai, vous vous rendez compte que en définitif la zone est assez densément peuplée.

 

Sept émirats ont formé une confédération, après le départ des protecteurs Anglais (qui, surtout, protégeaient le Détroit d’Ormuz et la Côte des Pirates, alors que nous, Français, ne voulions que le bonheur des nègres, des bougnoules, métèques et autres faces de citron qu’on exploitait) : Abu Dhabi, Dubaï, Sharjah, Ajman, Fujairah, Ras Al Kaimah et Umm Al Qaiwan. A côté de cela, prononcer « ces six cent six saucisses » de plus en plus vite est de la rigolade. Les émirs sont surtout connus pour leurs frasques, sur la Côte d’Azur ou autres lieux de perdition occidentaux, stupre, luxure et volupté. Ils peuvent être aussi connus pour leurs réalisations somptuaires autant que (parfois) somptueuses, tels ces palais (trop) richement décorés, ou encore ces autoroutes toutes intégralement éclairées la nuit, qui sillonnent les six émirats.

 

Mais ils on dû réaliser aussi quelques dépenses de bon sens pour le présent et l’avenir : l’irrigation, soit pour décorer et rafraîchir le long des autoroutes, soit pour des cultures agricoles. Quelle n’était pas ma surprise de voir des vaches transportées dans un pick up ! L’autoroute Abu Dhabi – Al Aïn fourmille du reste de fermes. Bon, les rendements n’y sont peut-être pas ceux de la Beauce…

 

Et qui dit cultures dit habitants. Sans compter que les autoroutes attirent toutes sortes de commerces et de services. Résultat, on a parfois que très peu l’impression de traverser un désert. Et trouver de l’eau est rarement un problème, sauf à s’écartes des axes principaux : on trouve assez régulièrement des fontaines d’eau, réfrigérée s’il vous plait. Je ne garantis pas toujours leur totale potabilité, quelques problèmes intestinaux émergeant. Bof, quelques bactéries, rien de tel pour activer les protections naturelles de l’organisme…

 

Et que dire de la monotonie ? Sur la côte ouest, certes. Encore qu’avec la très grande extension des agglomérations (Abu Dhabi, et surtout la conurbation Dubaï – Sharjah – Ajman), on ne peut toujours parler d’ennui. L’intérieur, lui, est rarement monotone : car l’on atteint assez vite (1 jour, 2 maxi) les abords de la chaîne montagneuse qui part de la Presqu’île de Musandam vers le Sultanat d’Oman. Et parfois, on a aussi de belles vues sur quelques dunes colorées.

 

La côte est, elle, est carrément impressionnante. Non pas tant la côte même, mais ses accès, notamment par toute une série de nouvelles routes dans le sud, vers Hatta, Siji – dont une surprenante autoroute quasi-déserte, passant par un tunnel à plus de 500 m d’altitude. Les altitudes restent bien modestes pourtant, les sommets ne dépassant que rarement 1000 m. Mais ces montagnes austères, stériles, déchiquetées, donnent, c’est le cas de le dire, du relief au paysage. Et puis, une plantation de palmiers dans un recoin de vallée, un ancien fortin sur une butte, et c’en est fait, vous voici happés par la magie de l’Arabie.

 

De plus, c’est l’Arabie « facile ». Les locaux (hors immigrés, qui représentent les ¾ de la population !) souvent plus riches que nous. En 4x4 sur l’autoroute, la plupart ont encore la tenue traditionnelle, mais parlent dans un anglais parfait, loin des accents caricaturaux prêtés aux proche-orientaux dans les séries télévisées. En fait, ce sont surtout les expats’, dont on reconnaît aisément la provenance, surtout les Frenchies, qui ont un fort accent – et accessoirement les touristes, dont un à vélo (je ne parle jamais de moi à la première personne, standing oblige).

 

Pour dormir, j’ai opté pour des procédés qui excluent d’office l’hôtellerie : prix archi-minimum de celle-ci, 25 €, mais le plus souvent, 50, 100, 200 € et plus. Soit je me trouvais le soir encore dans une ville. Je m’installais donc pour manger et bouquiner sous un lampadaire, ou près d’un magasin, puis m’éloignais pour bivouaquer dans n’importe quel coin sombre dans les parages. Inconvénient : les autochtones ne se couchent pas tôt, et aiment parfois faire des rodéos en jeep sur les pistes, entre les palmiers, dans les coins sombres cités ci-dessus…Sinon, il n’est pas trop difficile, hors grande oasis, de trouver un coin tranquille et relativement discret : la côte est, à cet égard, est le meilleur endroit, avec des routes ou des pistes s’enfonçant dans l’intérieur.

 

Vestimentation ? Surprise, j’ai même croisé des expats’ à vélo en cuissard, dont une fille, seule, même pas avec une meute de loups à la Tex Avery à ses trousses ! Les émirs du coins ont déjà assez à faire comme ça avec leurs harems, qu’il faut satisfaire (soupir), sans aller courir après ces pâlichonnes polissonnes.

 

Les coûts ? Seul l’hébergement est un problème, et encore : il existe des auberges de jeunesse à Dubaï, Sharjah et Fujairah. Pour le reste, j’ai dû parfois recalculer le taux de change, pour être sûr de moi. Car les prix sont bas, parfois très bas, aidés il est vrai par le système de « contrebande légal » qui  est la clé de la réussite de Dubaï. On est plus proche (toutes proportions gardées) des prix indiens ou pakistanais, que du niveau des coûts européens (alimentation, vêtements), et même le droit d’entrée dans les musées est le plus souvent modeste, voire symbolique.

 

Les vols vers Abu Dhabi et Dubaï sont dans les moins chers de la région (350 € l’aller-retour). De plus, ces deux villes sont un excellent point de départ vers le Sultanat d’Oman, nettement plus intéressant. Cela dit, les EAU sont en soi un but de visite suffisamment attractif – hors achats duty free éventuels, qui du reste ne sont le plus souvent intéressants que pour des produits éprouvés, presque obsolètes chez nous ; Mais parfois, c’est ce qu’on souhaite : pouvoir acheter un produit au prix dévalué, certes « dépassé » mais suffisant pour soi, sans se voir toujours proposer uniquement des modèles toujours plus performants (performance dont on n’utilisera souvent que le 1/5°), et toujours aussi chers.

 

Par contre, il faut être autonome : pas de train, et si les bus interurbains (surtout au départ d’Abu Dhabi) prennent en général les vélos, il n’en existe aucun entre chaque émirat. Mais le stop doit pouvoir marcher aisément, il y a pas mal de 4x4 et de véhicules utilitaires, et les locaux sont plutôt obligeants. Le jour où, en France, on prendra un Arabe en stop…

 

On lira, avec grand intérêt :

 

Les infos pratiques

Le récit détaillé de mon séjour début 2004

Les photos de l’Emirat d’Abu Dhabi

Les photos de l’Emirat de Fujairah

Les photos de la Musandam Peninsula (Oman)

Les photos de l’Emirat de Ras Al Khaimah

Les photos de l’Emirat d’Ajman et Umm Al Qaiwan

Les photos de l’Emirat de Sharjah

Les photos de l’Emirat de Dubaï

Les photos des musées de Dubaï

 

VOIR AUSSI LE SULTANAT D'OMAN

 

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