CUBA : L’ORIENTE |
3 semaines en janvier 2006, uniquement dans l’Oriente, l’est de l’île
Celles-ci pouvant changer, mieux vaut bien vous rencarder. Gaffe à pas mal de sites (même certains habituellement fiables), qui donnent des infos obsolètes. Le Guide du Routard semble être actuellement le plus à la page.
A ce jour, il n’y a pas de visa à demander pour un touriste…mais une carte de tourisme, ce qui revient au même, sauf que ça semble être effectivement une formalité. On peut la demander directement au consulat, ou par des intermédiaires (tel novela.com), qui prélèvent en général 3 € tout compris, soit en tout 25 € (2006).
Sur place, on est censé avoir réservé par avance les 2 premières nuits d’hôtel, ce qu’est censée vérifier la douane. Pour ma part, peut-être à cause de l’heure (minuit) ou de l’employé, je n’ai eu aucun contrôle, bien que je passais avec mon vélo (on ne passe jamais inaperçu). Le type a juste fait semblant de regarder l’étiquette du transport aérien sur un de mes sacs, histoire de. Cela dit, les deux premières nuits d’hôtel, réservées en France pour l’hôtel Lido (le moins cher de ceux acceptant les touristes – sinon essayer le Bruzon, s’il accepte toujours les Etrangers), ne me sont pas revenues plus chères (25 €) qu’une nuit non négociée dans une casa particular (et la négociation est rude à La Havane), donc…On peut tenter le coup cité par les guides (qu’on est parti de France avant de recevoir le voucher etc…), mais bon, les douaniers (ceux qui vérifient) doivent entendre ça cinquante fois par jour, à croire que le système postal des pays occidentaux serait totalement inefficace ! Maintenant, vous pouvez toujours espérer que le système soit en cours d’assouplissement…(mais non, pas le système postal).
Du reste, les formalités d’entrée ont été très rapides, l’aéroport m’a semblé bien organisé (sûrement les USA et le gentil Bush junior ont dû les aider, je vois pas comment autrement). Entre l’atterrissage et mon premier coup de pédale (le temps de remonter le vélo), et le temps de changer 100 €, il n’y a pas eu plus de 30 mn (à minuit), alors qu’un autre vol arrivait en même temps (le nôtre était largement en retard).
Tant qu’on est dans la douane, en théorie, sont interdits entre autres les réchauds (tous types), les résistances chauffantes (pour chauffer l’eau dans la chambre d’hôtel), et les GPS. On passe même un contrôle rayons X…en sortant de l’avion ! (Plus certainement destiné à contrer des visiteurs indésirables aux poches alourdis d’instruments plus problématiques qu’un GPS). Mais je pense que tout cela doit rester assez théorique : on ne va pas se mettre à froisser inutilement le touriste Européen qui apporte des devises.
Ne pas oublier de se garder 25 CUC (pesos convertibles) pour la taxe d’aéroport au retour, jamais incluse (on s’y rend une fois l’enregistrement retour fait, la carte d’embarquement en main). Il y a un guichet de la Cadeca juste à côté, qui doit permettre de changer la bonne somme, et surtout de rendre son surplus de CUC à un taux apparemment plus intéressant qu’en ville.
Les compagnies aériennes commencent à se rattraper sur les vélos : Alitalia, et désormais Air France, qui fait payer 80 € par sens ! Pour Cuba, normalement, ils refusent les vélos (il y aurait trop de vols à La Havane). Pour moi, c’est passé je ne sais comment (la mesure semblait récente), mais je n’ai pas coupé aux 80 €. Au retour, j’ai démonté le plus possible le vélo (il ne restait plus que le cadre avec les deux roues), l’ait emballé dans la tente, et basta. Le guichetier a paru gober mon histoire (qu’il s’agissait d’une grande tente avec armature), mais je ne suis pas sûr que ça aurait marché à Roissy…Evidemment, à ce niveau, le vélo se prend toujours de mauvais coups (patte de fixation du dérailleur, ou plateaux si on ne les a pas démontées). Bref, à ce compte, je me demande s’il ne vaut pas mieux passer par le Canada ! Iberia oblige à démonter le vélo, mais au moins, à ce jour (pour combien de temps ?), on ne paye pas pour le vélo, pour autant qu’il ne dépasse pas (trop…) la franchise des 20 kg.
Il y a 20 km. Je suis arrivé de nuit, une fois passé l’aéroport il y a 10 km non éclairés (même en ville l’éclairage est faible, et on peine à se repérer), et les indications sont rares. J’ai fini je ne sais comment par me retrouver sur l’avenida 41, qui se dirige sur Miramar. On rejoint alors le centre en tournant dans la calle 47 (repérer les petites bornes triangulaires au sol aux carrefours), qui après le pont devient la calle 23, puis la Rampa qui descend sur le Malecon.
Si l’on arrive à obliquer dès la sortie de l’aéroport (sur la droite) vers l’avenida Rancho Boyeros à 3 km, c’est l’idéal : cette avenue à 2x2 voies mène tout droit vers la Plaza de la Révolucion, le centre de l’agglomération (avec l’hypercentre au nord-est de cette immense place et l’immense monument Jose Marti).
Au retour, c’est bien plus simple : se diriger vers la Plaza de la Revolucion par une avenue à 2x2x2 voies, puis continuer tout droit sur cette grande avenue. Un peu plus loin, rond-point, avec à gauche un grand stade et un gymnase : de là, tout droit, 13 km sur une avenue à 2x2 voies. Indication « terminal 2 » : tourner à droite. Passer le terminal 2, le terminal internacional (alors bien indiqué) est à 3 km depuis l’avenue. Si sur la grande avenue l’on passe une zone d’écoles techniques, c’est qu’on est allé trop loin.
Les hôtels sont assez chers. Cuba compte dessus pour faire entrer les devises et contrer (partiellement) les effets de l’embargo (qui dure depuis bientôt 50 ans, c’est de l’acharnement !). On trouve rarement des chambres à moins de 20 – 30 $ (simple-double : simple correspond le plus souvent à un discount d’environ 20-25 % sur une chambre double), et quand on en trouve (Baracoa), ces chambres se remplissent vite.
L’autre option est le système Bed and Breakfast local, ou plutôt presque le B&D&B (dîner), les casas particulares. A la sortie, sauf si l’on y va sans état d’âme (on discute âprement les prix, on refuse les repas), ça revient aussi cher qu’un hôtel de basse catégorie (quand il y en a un), l’intimité en moins : on dort carrément dans la maison, souvent la chambre du couple qui va aller dormir sur le sofa du salon. En principe, il y a aussi un discount de 5 $ si vous êtes seul…discount rebouffé si vous êtes (re)passés par un rabatteur ! Le petit-déjeuner est à 2-3 $, le dîner à 5-6 $ (qui reviendraient en tout à 1 ou 2 $ dans un petit restau du voisinage), ils ne sont pas obligatoires, mais bon…on sent parfois comme de l’insistance. Bref, la nuitée a vite fait de revenir à 30 $.
Pour ma part, je n’y ai recouru qu’une fois (à La Havane), mais suis-je mal tombé ? La femme n’arrêtait pas de me dire qu’ils étaient une famille pauvre etc. (super écran télé plat dans le salon, chaîne stéréo, machine à laver dernier cri) pour que je lui refile des vêtements etc., et a continué jusqu’au pas de la porte, quand je suis reparti le matin, en me demandant un petit cadeau, tout en critiquant l’autre « hôte » Taïwanais de la nuit, qui avait eu le mauvais goût de refuser le repas du soir et le petit déj’. Toutes les casas particulares ne sont pas ainsi, mais bon…Bien entendu, ne pas tomber dans le panneau : certes, ils ne sont pas pour autant riches, certes ils prennent un risque financier si leur affaire ne rapporte pas au moins le montant des taxes à payer, mais s’il y a des pauvres à Cuba, ce ne sont pas les propriétaires de casas particulares qui sont les premiers concernés ! 25-30 $ la nuit quand la plupart des Cubains gagnent 10 à 15 $ le mois…
Du fait même du système de casas particulares, les invitations spontanées et…gratuites doivent être assez rares. Car en marge du système officiel, reconnu par le gouvernement, vous trouverez toujours, dans les petites villes, les campagnes, des propositions de « casas particulares au noir », certes négociables sans complexe (puisqu’ils ne payent pas de taxe mensuelle). Mais ne pas compter frapper à une porte pour se voir inviter pour la nuit, partager l’album photo, et repartir le matin avec juste un petit cadeau d’amitié…hormis ces petits bouts de papier dénommés « convertibles ». Les temps sont rudes, et le touriste une manne inespéré dans un pays étranglé par l’embargo.
Le camping : officiel, n’existe pas, a priori. Et le « libre », le camping sauvage, serait interdit. En fait, au moins dans l’Oriente, il est assez facile, comme dans bien des pays, de trouver des endroits discrets, où camper…discrètement. Au pire, ailleurs, il y a des champs de canne à sucre, où il est facile de se glisser pour la nuit. J’ai passé près de 20 nuits en camping sauvage, le plus souvent dans d’assez chouettes endroits (ce qui est sans doute plus facilement le cas dans l’Oriente, moins peuplé que le reste du pays).
MONNAIE
Deux monnaies coexistent : le peso « moneda nacional » (dénommé MN), utilisé en-dehors des villes, et de moins en moins en ville (y compris par les Cubains), et le peso « convertible » (indiqué dans la suite $ ou CUC), canada-dry du dollar, puisqu’il en a exactement la valeur. Le dollar ne sert plus à rien sur l’île, puisqu’il ne peut être échangé (y compris et surtout par les Cubains) que moyennant une taxe dissuasive, donc il faut se pointer avec ses euros.
On ne peut obtenir des MN que dans les Cadeca (pas à celui de l’aéroport départ, je pense), aucune difficulté pour un Etranger. Par contre, ne pas trop changer ! En fait, pour un cyclo voyageur, les pesos MN ne serviront que pour le pain, les fruits, les légumes, et les quelques repas pris le long de la route : autant dire l’équivalent de 1 ou 2 $ par jour. Tout le reste pour ainsi dire n’est payable qu’en $ (en « CUC », en « convertible » ou « divisa »), y compris pour les Cubains : la nourriture dans les boutiques, les transports (sauf style stop), etc.…
Pas de panique ! On peut rechanger des pesos MN en pesos CUC dans n’importe quelle Cadeca, en n’y perdant pas trop au change. Le CUC vaut 1 $ US (sauf au change, avec la taxe), donc environ 0,9 € (perte automatique au change), et le peso $ vaut 24 peso MN. Les billets et pièces $ sont plus neufs que les billets et pièces MN. Les billets $ (CUC) portent la mention « convertible » bien lisible, et ont des couleurs bien brillantes, presque des billets de monopoly. Les pièces MN, très légères, ont la valeur indiquée en chiffres romains (V, X, XX). A priori, les Cubains n’en profitent pas pour flouer le touriste perdu dans sa monnaie.
J’ai pu rechanger mon trop plein de $ à l’aéroport, sans même avoir à exhiber mes reçus (opérations de change précédentes), à un cours très honnête. Mais par prudence, il vaut mieux les conserver.
Il y a pas mal de vélos à Cuba, mais plutôt le lourd modèle chinois (ou, « pire », cubain, car le modèle chinois est au moins costaud), sans vitesse. On croise cependant quelques VTT avec vitesses, des coureurs (il y a même un Tour de Cuba, en février, et j’ai même vu un local sur un vélo couché ! Mais il est assez difficile de trouver du matériel sur place, aussi vaut-il apporter tout ce dont on a besoin.
- A La Havane, il y a forcément quelque part des boutiques de vélo de course et/ou VTT, mais où ? Peut-être vers Miramar, le quartier riche / expat’. On peut trouver cependant des VTT à acheter, avec au moins 5 vitesses (je n’ai pas fait attention s’il y avait des plateaux), à 125 $, au supermarché Panamericana, sur Simon Bolivar, Centro Habana (l’avenue entre la Plaza de la Revolucion et Habana Vieja). Vu que Air France refuse en principe les vélos pour un vol sur Cuba, et dans tous les cas fait payer 80 € de plus par sens ( !), et vu que le relief général n’impose pas d’avoir un vélo avec des vitesses style 24x32, cela peut être une solution, car je doute un peu qu’on trouve à louer dans l’île un vélo avec vitesses pour plusieurs semaines (mais je m’avance peut-être ?). Les guides annoncent qu’on peut souvent louer un vélo dans des casas particulares, à 3-5 CUC la journée (sûrement pas avec 18 vitesses indexées au cours du dollar !). Peut-être négociable, si l’on loue une ou deux semaines ?
On peut trouver quelques pièces détachées (pneus VTT – 28″, sans doute chambres à air, peut-être câbles ?) dans une boutique vers le 105 Amargura (ou une rue parallèle, j’ai perdu mes notes) en plein centre historique, mais c’est limité.
- Dans l’Oriente, pas remarqué de boutiques à Santiago ou les autres villes – ce qui ne veut pas dire qu’il n’en existe pas (puisque j’ai croisé des coureurs locaux autour de ces villes, notamment Guantanamo), mais il faut bien chercher, et la plupart sont orientées sur le vélo basique. On peut trouver (en cherchant bien !) des nécessaires pour crevaisons dans des boutiques qui n’ont strictement rien à voir avec le sport, il faut faire le tour de toutes les échoppes. Les pneus sont rares, j’en ai vu un ( !) dans la station-service à l’entrée de Santiago (en gros, entre la station de bus et la place Marte), à prix correct du reste.
- Dans les campagnes et petites villes, on ne trouve généralement rien. Par contre, nécessité étant mère d’ingéniosité, les petits réparateurs sont souvent des artistes, et puis on peut se faire réparer une crevaison (vulcanisation à chaud) presque n’importe où : alors que j’étais en panne de colle (je sniffe pour me remonter le moral, pas vous ?), sur une dure route de montagne où je ne voyais nul vélo depuis pas mal de km, j’ai pu me faire réparer dans une « poncheria » non indiquée, dans un minuscule hameau au pied d’une côte à 20 %, le long d’une route continuant en piste un peu après.
Côté réchaud (gaz, essence…), ne compter évidemment sur RIEN, notamment aucune cartouche gaz. L’essence m’a apparu mal filtrée, bouchant vite le gicleur de mon réchaud multi combustible, mais bon, ça allait quand même. A priori, la especial semble mieux passer que la regular.
Côté tente : j’en ai vu, toujours au supermarché Panamericana de Habana Centro, modèle hypermarché basique de chez nous à 12-15 €, ici à 50 $, mais bon, ça peut dépanner. L’étonnant est de voir des tentes en vente, alors que le camping serait théoriquement interdit ? Ou alors, prévu pour les camps d’ado ? Ou bien elles servent en tente-abri pour les plages ??? Ou bien pour les nombreux Cubains se rendant dans les parcs nationaux US ?
Bien entendu, ne rien compter si vous avez un appareil photo numérique, un baladeur numérique, etc. (ou alors, peut-être quelque part à Miramar ?). Par contre, ils vendent (cher) des discman mp3, et il y a des magasins de photo (argentique).
Le système le moins cher (pas très varié, mais faire sa propre popote n’offre pas un choix tellement plus vaste) est le restau local. Sauf que dans les montagnes ou le long des petites routes, les restaus ne sont pas nombreux, mais si l’on reste sur les grands axes et dans les zones touristiques, ça devrait aller.
Sinon, la nourriture, essentiellement importée, et en contournement de l’imbécile embargo US (qui n’est pas fait pour aider à la baisse des prix), est très chère, souvent plus qu’en Europe (le paquet de biscuits 200 g à 1,1 $ !). Il n’y a en gros que 3 choses qu’on trouve à prix local : fruits, légumes, pain, et encore dans ce dernier cas faut-il avoir normalement une « tarjeta » (carte de rationnement) – mais on arrive toujours à trouver des boulangers compréhensifs, qui vous vendent jusqu’à une dizaine de délicieux petits pains, auprès desquels notre cocoriesque baguette peut aller se rhabiller. Gaffe, avec ce temps tropical chaud et humide, ils moisissent au bout de 3 jours.
Si l’on passe à la Havane avant de plonger vers l’Oriente, en profiter pour y faire le plein, car il y a certaines choses que je n’ai pas trouvé ni à Santiago ni ailleurs (mais peut-être à Holguin, qui m’a semblé être une ville dynamique, et presque « riche »). Exemple :
- boîtes de conserves de légumes
- ketchup
- lait (mais à un prix dissuasif)
- café (mais plutôt à moudre, m’a-t-il semblé)
A Santiago, j’ai pu trouver en plus :
- plaques de chocolat (pas acheté, vu le temps chaud…)
- bonbons en sachet (et non…à l’unité, prohibitifs)
- purée en poudre (à prix correct)
- corned-beef
Dans certaines villes (Bayamo, sans doute Manzanillo, Guantanamo, Guardalavaca, voire Baracoa), en plus :
- soupes déshydratées (en général, asperges)
- biscuits fourrés
- lait en poudre (cher, mais on trouve parfois à moins cher à La Havane)
- lait concentré et lait concentré sucré
- chocolat en poudre
- spaghettis et autres pâtes
- boites de sardine (les plus grosses étant souvent les moins chères, et de qualité honnête)
- petites boîtes de sauce tomate
- grands bocaux de mayonnaise, tout à fait indiqué à vélo sous cette chaleur ! Bah, des tartines de mayonnaise, why not ?
- pain hors boulangerie, mais souvent très cher : il vaut mieux traîner dans les cités des faubourgs des grandes villes, il y passe des vendeurs en triporteurs qui vendent un pain moins frais – mais qui se conserve mieux que les excellents pains frais des panaderias.
- eau, mais trop cher, vu que l’eau est globalement potable
En outre, dans les petites villes (mais pas toujours) :
- bouillon cubes (jusqu’à 3 « parfums » : poule, bœuf, tomate)
- biscuits un peu genre crackers, bien chers pour ce que c’est
- vermicelle
- canettes bière locale, cola locale (correcte)
La liste est presque exhaustive ! Mais il faut souvent faire 3 ou 4 boutiques (certaines avec la queue !) pour trouver dans chaque l’un des articles recherchés…
Apparemment fiable. Même le Guide du Routard dit qu’on peut au moins se laver les dents avec, c’est dire ! Je n’ai jamais été malade, sans traiter (à ce sujet, pas certain qu’on trouve la dernière version micropur sur place). A l’entrée de certains villages, j’ai même vu un « posto de cloro », qui me fait penser que l’ignoble régime totalitaire force la population à boire une eau traitée (et idéologiquement conditionnée), quand dans la plupart des pays de même niveau économique, les gens ont la liberté de boire une eau absolument pas traitée, contaminée et riche en amibes et autres oligo-éléments. Jusqu’où ces bolcheviques pousseront la cruauté ?
Bon, par prudence, dès que j’avais l’occasion (en montagne), je récupérai l’eau des torrents voire des rivières (il n’y en a pas tant que ça, dans ce pays pourtant tropical humide), un brin meilleure pour les intestins. L’eau est traitée, mais bon, les canalisations doivent vieillir…
Habituez-vous à demander à l’habitant : on ne trouve pour ainsi dire jamais de robinets extérieur (l’eau étant traitée, il ne faut pas la gaspiller), ni même dans les stations-service. Cela dit, il y a des coins reculés (montagnes) qui ne sont pas toujours raccordés au réseau, c’est délicat d’aller leur demander une eau qu’ils ont dû aller chercher au diable vauvert.
Train
Un très bon réseau, quoiqu’il semble avoir été créé d’abord pour les marchandises (et le transport de la canne à sucre, avec un impressionnant réseau métrique voire infra métrique), la ligne principale évitant quelques grandes villes, celles-ci étant raccordées par des lignes de rabattement.
A peu près toutes les grandes villes sont reliées à La Havane par rail. Mais le plus souvent, il y a un unique train tous les deux jours (un jour l’aller, un jour le retour). Cela dit, le système semble efficient. Je n’ai pas très bien compris à La Havane ni où on achète le billet (une guérite à l’extérieur de la gare, que je n’ai pas trouvé), ni surtout où l’on enregistre le vélo et les bagages (dans la gare même, près des quais, il m’a semblé). D’autres cyclos l’ont fait sans problème, ce ne doit donc pas être très sorcier. Apparemment, c’est un système identique à celui des bus.
Le train est généralement moins cher que le bus (à part qu’il paraît que expédier le vélo coûterait jusqu’à 15 $ ?).
Bus
Deux compagnies pour le prix d’une ! Astro, qui dessert tous les recoins du pays, et Viazul, plus dirigée pour les touristes (mais il y a bien plus de Cubains que de touristes), qui ne dessert que quelques grandes lignes. Les bus semblent aussi confortables les uns que les autres, sauf que pour Astro, il faut obligatoirement réserver les jours précédents, alors qu’apparemment, pour Viazul, il y aurait de la place même à la dernière minute (mais il vaut mieux se renseigner avant). Pour Astro, les Cubains payent le prix local, mais les Etrangers qui peuvent réserver payent quand même le prix pour touristes. Exemple : La Havane – Santiago (960 km quand même) 51 $.
A La Havane, Astro et Viazul ont deux terminus différents (quoique les bus Viazul semblent passer aussi au terminal Astro pour récupérer des voyageurs), en province il semble qu’ils soient toujours commun, avec même des guichets « Viazul » s’occupant en fait aussi des départs « Astro » et vice-versa, ce qui peut être déconcertant, surtout quand deux bus partent en même temps.
Le système de bagages est très fiable : il faut les déposer à un guichet, contre ticket, le personnel les charge en soute, et on les récupère à un guichet à l’arrivée, contre le ticket. En principe, on ne doit pas transporter plus de 20 kg en soute (et 10 kg avec soi, il m’a semblé), mais ils ne sont pas trop pointilleux, sauf si vous vous pointez avec deux énormes cantines, et le supplément au kg n’est de toutes manières symbolique.
Pour le vélo, aucun problème. Par prudence, il est mieux de retirer les pédales et mettre le guidon dans l’alignement du cadre (comme pour l’avion), si jamais il y avait peu de place. On paye à la distance (6 $ La Havane-Santiago, 5 $ La Havane-Holguin). Les agents sont rompus à la présence de cyclotouristes Etrangers, car ils repèrent même au déchargement les sacoches de vélo, qu’ils individualisent avec le vélo.
Tropical humide. Journées chaudes, nuits chaudes, et pluies fréquentes ! Cela dit, l’hiver est très supportable : assez peu de pluie dans l’ensemble (un peu plus autour de Baracoa, bien exposée aux vents de nord-est dominants dans les Caraïbes), températures de journée correspondant à l’été chez nous, et nuits jamais étouffantes : disons presque douces, voire fraîches certaines fois, dès la tombée de la nuit. Donc, la période de novembre à mars (et surtout décembre-janvier) est la meilleure. Si le ciel est nuageux, il peut même faire doux durant la journée.
Les vents de nord-est sont dominants, y compris sur la côte sud, où ils deviennent est ou sud-est, mais n’en soufflent pas moins fort. Localement, on peut avoir d’autres vents (sur la côte au sud de la Sierra Maestra, j’ai eu un vent d’ouest durant presque deux jours). La force en est variable, mais évidemment plus sensible le long des côtes nord, bien exposées à ce vent.
Ah, ces horribles totalitaristes ! Non contents d’avoir éradiqué le paludisme (trouvez-moi beaucoup d’autres pays de même développement, dans la zone endémique, qui ont vaincu ce fléau mondial), ils arrivent aussi (pour l’instant) à contenir la pandémie de sida, grâce à un excellent système de prévention. Heureusement, les USA, et Bush en tête, ont trouvé la parade : grâce à l’embargo, Cuba a de plus en plus de mal à se procurer des médicaments. Ouf, les grandes maladies vont pouvoir être libérées du terrible joug oppresseur communiste ! Il faut que ce pays rentre dans la norme des pays exploités et néo-colonisés – pardon libres, perclus de bidonvilles, de pandémies et de parasites intestinaux, bon sang.
De cela, deux conséquences pour le voyageur :
- Pas trop à craindre que les moustiques vous refilent le palu. Pour autant, être piqué n’est pas des plus agréables (même en hiver, il y a des coins à moustiques), et il vaut mieux apporter avec soi de quoi s’en prémunir : car je doute que les pharmacies vendent des repellents (pommades), et je n’ai jamais vu des serpentins (mosquito coils) en vente à Cuba.
- L’autre conséquence est qu’il vaut mieux en général avoir sa petite pharmacie (une bonne ch…n’est jamais à exclure, malgré l’eau généralement traitée). Sur place, les médicaments sont rares. Et les soins, gratuits pour les locaux, sont évidemment payants (et paraît-il assez chers) pour les touristes.
A droite. Généralement assez faible, surtout dans l’Oriente. Cependant, il y a certains axes qui connaissent un certain trafic. Notamment à la fin des autoroutes, ou bien la route Holguin-Guardalavaca. Ça reste supportable, par rapport à bien des routes bondées dans bien des pays, mais quand on sort d’une semaine sur des routes désertes, ça surprend toujours. Sans doute dû au faible trafic (mais j’ai aussi connu cette « conduite », c’est le cas de le dire, sur les rares axes fréquentés), les conducteurs font attention aux cyclos : pas de dépassement « sportif », ils ralentissent et attendent patiemment que le véhicule croisé passe, pour vous doubler. Bon, il y a toujours des exceptions (qu’il faudra rééduquer en camp de travail – pour la peine, je serais bien d’accord !).
Les routes ne sont pas aussi mauvaises qu’on veut bien le dire, à vélo en tout cas (c’est vrai que même en bus pullman, ça cahote parfois pas mal). La grande majorité du réseau secondaire est revêtue. Les pistes ne sont pas trop mauvaises, mais en montagne, sont vraiment pentues. Le gros problème, partout, c’est la signalisation : par endroits, c’est très bien fait, mais la plupart du temps, il faut demander, ou y aller au pifomètre, y compris dans et autour de La Havane, et ne pas louper le carrefour discret où obliquer.
Sur le réseau principal, les pentes sont généralement OK. Par contre, dès qu’on aborde le réseau secondaire de montagne, on a souvent des passages supérieurs à 10 %, et pouvant atteindre allègrement 15, 20, voire 30 % dans deux cas au moins ! Et je ne suis pas de Marseille, si je vous annonce 30 %, c’est que c’est 30 %, sinon plus !
SITES OFFICIELS
AMBASSADE DE CUBA A PARIS
http://www.travel2world.be/cuba/indexcuba.htm
Infos pratiques
http://www.cubatravel.cu/client/home/index.php
Le site touristique officiel. Pas mal
CONSEILS AUX VOYAGEURS
http://www.diplomatie.gouv.fr/voyageurs/etrangers/avis/conseils/default2.asp
Le site officiel des Affaires Etrangères (France), toujours un peu alarmiste, succinct mais fiable
Commande de Visa
Pour connaître les dernières formalités par pays (attention : n’indique pas, dans le cas de Cuba, l’obligation théorique d’avoir réservé les 2 premières nuits d’hôtel)
VIAZUL
Compagnie des bus pour touristes. Attention, pas sûr que le site soit bien réactualisé
GUIDES ONLINE
GUIDE DU ROUTARD
http://www.routard.com/guide/code_dest/cuba.htm
Une fois n’est pas coutume, le plus à jour et le plus fiable (notamment concernant les conditions d’entrée)
Bon lien pour réserver une (obligatoire) chambre d’hôtel (la majorité des sites classiques de réservation de chambres ignorant Cuba), évidemment au moins 2 **.
ROUGH GUIDES
En anglais, le plus complet du genre, dont même des adresses d’hôtel et prix. Attention, les pages ne sont consultables (et enregistrables) qu’en ligne
ABM
http://www.abm.fr/fiche/cubaficf.html
Fiches techniques de l’association Aventures du Bout du Monde, avec un regard réellement « routard »
LONELY PLANET
http://www.lonelyplanet.fr/destinations/index.htm
OK mais un peu succinct
NOUVELLES FRONTIERES
http://www.nouvelles-frontieres.fr/nf?mas=GUIDE_VOYAGE&srv=001
Reprend les fiches Lonely Planet, mais souvent des reportages, et des mementos
ULYSSE
http://www.guidesulysse.com/avo/cuba/index.html
Intéressant
LE PETIT FUTE
http://www.lepetitfute.com/monde_voyage/cuba/index.php3
ABC LATINA
http://www.abc-latina.com/cuba/tourisme.htm
Infos assez générales, mais forum
ILE DE CUBA
http://membres.lycos.fr/iledecuba/debut.htm
Pas mal d’infos touristiques objectives
CUBA LINDA
http://perso.wanadoo.fr/cuba.libre/
Association officielle installée en France, permettant entre autres de réserver des casas particulares, valables pour le contrôle à l’entrée, peuvent venir chercher à l’aéroport…
DESTINATION LA CARAIBE
http://www.azurcaraibes.com/azurcaraibes/destinations.php?af=affiche&id=4&id_p=55
Infos touristiques générales sur le pays et les principaux sites à visiter
RECITS DE VOYAGE HORS VELO
CUBA 2001
http://www.travel2world.be/cuba/indexcuba.htm
Récit de voyage 2001. Photos, uniquement 5 grands « spots », mais pas mal d’infos pratiques (plans ville, horaires et prix bus, budget)
TRAVELLING IN CUBA
http://www.lumika.org/travel_notes_cuba.htm
2001. En anglais, court, mais un « Questions-Réponses » très pertinent
http://tsavoja.free.fr/Cuba/Carnet.htm
2001. Long récit. Voyage limité à Viñales-La Havane-Trinidad-Varadero (plages), mais une bonne page d’infos pratiques, et de belles galeries de photos.
http://perso.wanadoo.fr/reve.de.voyage/Cuba.htm
Quelques photos légendées sur La Havane, Viñales et Trinidad.
http://membres.lycos.fr/jbraun/Voyages/Cuba/Itineraire.html
1999 & 2000, 2 récits de voyage, en style télégraphique. Petite galerie de photos.
Très belle ville coloniale, qui a elle seule vaudrait presque le voyage. En fait, il faudrait y passer plusieurs jours, à se perdre dans les rues monumentales du centre. Mais bah, si vous préférez passer votre séjour sur les plages de Varadero…Pas trop conseillé de visiter à vélo : le centre touristique est interdit à la circulation, et je n’ai repéré nulle part un endroit où garer le vélo sous surveillance, comme en province (« aqui se cuidan bicicletas »). On peut toujours la laisser dans un endroit où l’on sait que la police est en permanence présente (exemple : face au Capitole, ou devant une officine de la Cadeca), mais rien n’est garanti. Un vélo, ici, ça vaut de l’or, même si les vols ne sont pas encore très nombreux.
Visite des forts à l’est de la baie
Le tunnel est interdit aux deux-roues, et la mesure est bien appliquée par les flics, sourcilleux quoique sympathiques. Faire le tour de la baie par les autoroutes est très long à vélo, ça doit prendre presque la journée aller-retour, dans des banlieues industrielles. Il existe une « ouaoua » (guagua = bus), partant d’une place derrière le Capitole, qui prend les deux-roues. Au sud du Capitole, tourner à droite (ouest), passer la porte de Chine, continuer un peu : on tombe sur une place goudronnée, et au premier coin, une guérite avec deux petites rampes pour le chargement des deux-roues.
Il n’en coûte que 20 centavos MN (soit moins de 0,01 €). Vu que le bus est vite rempli, les départs sont fréquents. Attention : il y a une interruption, sans doute à partir de 13h, et ce jusque 15 h, il y a alors pas mal de queue (ainsi qu’aux heures de pointe je présume). Même avec un vélo chargé, aucune difficulté (le bus embarque même les motos !).
Ce bus dépose tout son monde 3 km après la fin du tunnel, à Habana Este, dans le quartier Casablanca. Pour poursuivre vers les plages et Matanzas, remonter sur l’autoroute. Pour aller visiter les forts, passer sous l’autoroute, et reprendre en sens inverse. On voit, sur la gauche, la rampe d’embarquement pour le bus retour. Quitter l’autoroute juste avant le péage, petite route à droite, pour arriver aux forts.
Dans le sens inverse, si l’on vient de Matanzas : après un stade, je présume qu’il faut prendre la sortie « Casablanca ». Poursuivre sur la contre-allée, et repérer, sur la gauche, une guérite et une petite rampe métallique. Si l’on revient des forts, repasser devant la rampe de débarquement, repasser sous l’autoroute, pour rejoindre la rampe d’embarquement symétriquement opposée de l’autre côté de l’autoroute. Le bus laisse tout son monde juste de l’autre côté du tunnel, face à l’avenue qui mène au Museo de la Revolucion.
L’ORIENTE
Je n’ai roulé que dans cette région. Je ne doute nullement que d’autres régions valent la peine (Pinar del Rio, Sierra de l’Escambray au nord de Trinidad). Par contre, l’Oriente est vraiment le régal du cyclo voyageur, et j’y ai du reste croisé en tout une douzaine de dingos du vélo en petits groupes de 2-3. Je pense que si vous disposez d’un temps réduit, il vaut mieux se concentrer sur ces régions, et les rejoindre en train ou bus, plutôt que de perdre des journées sur les routes plates et monotones, quand même dominantes sur l’île (avec le vent de face si vous allez de l’ouest vers l’est). Ne pas oublier que, l’air de rien, il y a 1250 km d’une extrémité à l’autre de l’île, et que rien que de La Havane à Santiago, il y a 960 km – dont 800 qui doivent être parmi les champs de canne à sucre, pour caricaturer.
- Le Castillo : au sud, à l’entrée de l’anse presque fermée. Pas plus d’une dizaine de km, mais en boucle, il doit bien y avoir une trentaine de km. Le castillo en lui-même est pas mal, mais je pense qu’on en a une meilleure vue, en prenant le petit ferry qui passe de l’autre côté.
- Puerto Boniato (340 m). Col offrant une vue lointaine sur l’anse de Santiago (ne pas espérer voir la cathédrale !). On l’atteint par une route se détachant de la Carretera Central. Si on ne trouve pas cette sortie, prendre l’autopista, et, quand un pont passe au-dessus, y monter par un embranchement discret, tourner à gauche (si l’on tourne à droite, on se dirige sur El Cristo, par l’ancienne route de Guantanamo, parallèle à l’autoroute) : on récupère la route un peu plus loin Au Puerto Boniato, la route redescend sur l’autoroute, à hauteur de Dos Caminos de San Luis (en tournant à droite, il faut demander). Dans l’autre sens, c’est mal indiqué : à une dizaine de km à l’ouest de San Luis, il faut prendre à droite une petite route montante, qu’on jugerait en impasse, qui passe devant un camp militaire : une arrivée plus sympa sur Santiago, que via l’autoroute.
- Piedra Grande : 26 km au nord-est. La route la plus haute accessible à vélo sur l’île. Prendre la direction Siboney/Baconao. Route plate, puis on monte (raidillon) jusqu’à un petit col, Sevilla (80 m), et redescend. A 14 km du centre de Santiago (altitude env. 0), on atteint un carrefour, bien signalé : prendre à gauche vers Piedra Grande. Les 5 premiers km, elle monte assez doucement, et se permet même de redescendre ! Puis ça devient sérieux, assez souvent à 10-15 %, avec même un court passage à au moins 20 %.
A environ 10 km, on atteint un col boisé, Olimpo, 930 m. Il fait frais, super coin pour camper (si l’on a le courage de monter là-haut avec les sacoches !). A partir de là, ça devient moins rude. 3 km plus loin, on passe près d’un hôtel, puis parking et café-restau, d’où l’on peut gravir les marches jusqu’au sommet (1216 m, le « 1234 m » se référant peut-être au sommet des antennes !). On est à 1110 m, grimpé irrégulièrement en 13 km.
La route continue, devient bientôt piste, vers la Isabelica (musée). Sur une carte, cette piste est indiquée comme redescendant sur la côte, mais il n’est pas dit qu’elle existe encore, ni qu’elle soit autorisée (propriétés privées ?).
- La Côte Est de Santiago : Siboney / Baconao. Cette route est en impasse, du fait d’un camp militaire au bout. Je ne l’ai pas faite. Le parcours ne doit pas être mal.
SANTIAGO-BARTOLOME MASO
Deux routes : la Carretera Central, tranquille jusqu’à Palma Soriano, et l’autoroute, également tranquille ! Après Palma Soriano, la route devient relativement circulante. Si l’on vient via El Cobre (Carretera Central), on peut éviter une partie de la route circulante, en tournant, 12 km avant Palma Soriano, vers Dos Palmas (ouest). Une route, moitié goudronnée, moitié bonne piste, très tranquille et franchissant plusieurs petits cols, passe au pied de la Sierra Maestra. On rejoint la Carretera Central, 45 km avant Bayamo. Bartolome Maso est à 50 km sud-ouest de Bayamo
Parc National Sierra Maestra
Au sud de Bartolome Maso. En fait, il n’y a qu’une route en impasse, qui monte depuis Santo Domingo (250 m) à l’alto de Naranjo (950 m) en 5 km. L’arrivée à Santo Domingo même est un morceau : après avoir monté depuis Bartolome Maso déjà assez rudement (15 %), brusque descente, à 30 % sinon plus, car au retour, même en poussant le vélo vide à pied, c’est très difficile, je devais aller en zig-zag et m’arrêter tous les 100 m ! Ce qui a tout « réglé », c’est que les guardaparques m’ont interdit de continuer à vélo vers le col – de toutes façons, il fallait payer 11 $ + un guide (sans doute 5 à 10 $ de « mieux »), pour juste 5 km d’une route très rude. Ce parc n’est intéressant que si on fait un trek, par exemple jusqu’au sommet, à presque 2000 m.
BARTOLOME MASO – MAREA DEL PORTILLO
L’une des rares routes qui traverse la Sierra Maestra. Il y a une vingtaine de km non revêtus, et quelques pentes rudes, mais dans l’ensemble ça se fait bien. A Bartolome Maso, continuer tout droit (ou, si l’on vient de Santo Domingo et le parc national, au carrefour final en « T », tourner à gauche). La route monte d’abord doucement (toujours prendre tout droit), puis redescend sur Las Mercedes. De là, montée un peu plus pentue et plus longue, jusqu’au col de San Lorenzo (530 m). Redescente sur un petit village, puis à une confluence de rivière.
La route remonte vers une ligne de crête, vers 750-800 m. Hélas, on ne voit jamais côté mer. On passe en contrebas d’un point de vue, « Habanita », indiqué à 925 m (je pense qu’il doit se situer à un peu plus de 800 m, en fait). L’endroit est pas mal pour camper, mais on peut aussi se faire « inviter » dans le hameau juste avant.
Puis la route redescend brutalement à une rivière. A partir de là, le goudron laisse la place à la piste, avec au début pas mal de côtes, à chaque fois qu’on retraverse l’eau. On atteint un village (Caridad de Moto), à partir duquel la piste est un peu meilleure, et au profil plus régulier. Régulier ne veut pas dire facile : on remonte à un col (460 m), on redescend à une rivière, puis un autre col (La Angustia, 370 m). Un peu plus loin, on commence à voir la côte. La piste reste un peu en hauteur, descendant doucement, puis soudain, on descend tout, en guère plus d’un km ! Une descente dingue (25 %, sinon plus), et il vaut mieux avoir de bons freins – ou descendre à pied, car les jantes chauffent vite. Dans l’autre sens, avec les gravillons de la piste, ça doit être coton de monter avec un vélo chargé…
Carrefour en « T », sans signalisation. Vers la droite, la station balnéaire de Marea, puis Pilon, et vers Manzanillo. Vers la gauche, le village de Marea, et la route côtière vers Santiago. Il n’y a rien à Marea (boulangerie, cafét’), un peu plus à Pilon, petite ville.
La plus belle route de tout l’Oriente, donc probablement de Cuba. Très tranquille, en plutôt bon état (pourtant, ça commence mal, un peu à l’est de Marea del Portillo, où les tempêtes ont parfois arraché près de la moitié de la chaussée !), elle passe parfois en corniche, montant jusqu’à près de 100 m d’altitude, offrant de belles vues. On passe juste au pied de la Sierra Maestra, culminant entre 1500 et 2000 m d’altitude. Bon, ça ne vaut quand même pas la route de l’Oriente…au Vénézuela, mais pas mal quand même. Le tronçon de loin le plus intéressant est entre Marea del Portillo et Chivirico.
En cours de route, il n’y a que de petits villages. Par prudence, hors pain, fruits et légumes, faire le plein à Pilon, ou en cours de route à Chivirico (villes où il n’y a quand même pas grand-chose. Il vaut mieux avoir déjà fait les réserves à Bayamo, Manzanillo ou Santiago).
GUANTANAMO-BARACOA
Un beau morceau de côte, cependant moins intéressant que la côte ouest (sauf pour sa partie montagneuse). Peu de trafic, bon goudron. La route passe en fait très souvent légèrement dans l’intérieur, et vu que parfois le vent souffle dur, ce n’est pas plus mal (ça souffle plus fort sur la côte même). Le parcours n’est pas aussi spectaculaire qu’entre Marea et Chivirico, mais la mer s’y fracasse contre de basses falaises. En dehors d’un raidillon, juste avant d’aborder la côte, faisant monter à 110 m, le parcours est assez peu pentu dans sa première partie.
Juste avant d’obliquer dans la montagne, il y a une route après un pont sur la droite, menant à La Maquina, puis Maisi : elle permet de faire le tour du cap au sud-est de Baracoa, un parcours sûrement très beau. Hélas, après 13 km, on tombe sur un point de contrôle, les Etrangers ne peuvent passer (zone de contrebande avec Haïti). Dommage.
Le parcours montagneux entre la côte et Baracoa (« Viaduc de la Farola ») est chouette. Après une dizaine de km, la route monte brutalement, puis reste en corniche. De nombreux guides indiquent le col (Alto de Cotillo) à 900 m : c’est peut-être l’altitude de la sierra dans les (lointains) environs, mais la route ne passe pas à plus de 540 m. Pour autant, les paysages ne sont pas mal.
La route redescend à une rivière vers 300 m, pour remonter à 470 m. Un parcours tout en tournicotis-tournicoton, rare dans un pays où l’on ne s’embarrasse pas de virages et de lacets. Puis on redescend brutalement, et on aborde durant une quinzaine de km avant Baracoa une région densément peuplée. Baracoa n’est pas mal, mais ça manque un peu de restauration. La route à l’est de Baracoa met du temps à rejoindre le bord de mer, on ne doit le voir que dans les tout derniers km. L’intérêt est plutôt la dense végétation (cocotiers, palmiers…)
BARACOA-MOA-HOLGUIN
Un autre chouette parcours, route tranquille, non revêtue sur quelques tronçons totalisant une dizaine de km. Durant 20 km, zone densément peuplée, végétation luxuriante, parcours assez plat, jamais en bord de mer. Puis on aborde une zone presque déserte, un parcours nettement plus accidenté. De ça de là, on voit la côte. Puis on rentre dans la zone du nickel, autour de la ville de Moa. Zone industrielle, pas trop délabrée (moins que ce qu’il est coutume d’écrire dans des guides pétris de lieux communs), mais bon, on quitte la zone touristique.
A l’ouest de Moa, on voit rarement la mer. Le parcours n’est pas trop mal, assez vallonné. Autour de Sagua de Tanamo, la région est assez peuplée (fermes tout le long). En fait, les accès vers la côte débouchent sur de petites villes industrielles et populeuses (Cayo Mambi, Nicaro). Parcours vallonné jusqu’à Mayari, au pied de lointaines montagnes (Sierra del Cristal, Altiplanicie de Nipe).
A l’est de Mayari, zone plus plate, canne à sucre. En obliquant vers le nord, on se dirige sur Banes, et Guardalava. 30 km avant Guardalavaca, on aborde une zone de collines, assez jolies. Guardalavaca est une station balnéaire pour touristes. Plein de jolies collines autour. L’endroit est assez touristique, mais ça reste supportable, surtout dans ce cadre.
Holguin : ville dynamique à 150 m d’altitude, est dans un joli site, entouré de collines – une route permet de monter au sommet de l’une d’elles.
Gibara : ville côtière au nord-est de Holguin, et à l’ouest de Guardalavaca. Bof, intérêt quand même limité, je n’ai pas trouvé qu’elle méritait à tout prix le détour depuis Guardalavaca. Des cartes indiquent des raccourcis par rapport à la route, mais en fait, ce sont des pistes qui débouchent sur des plages (parfois, il faut traverser des rivières assez profondes), reliées à Gibara par un étroit pont suspendu, même pas certain que ce dernier soit prévu pour supporter 1 bonhomme + 1 vélo chargé ! (et il faut s’accrocher aux cordes !).