DESCRIPTION PARCOURS SAO-RIO-SAO

 

 

Parcours réalisé : Sao Paulo - Rio de Janeiro, via la Serra da Mantiqueira, puis Rio de Janeiro - Sao Paulo, via le littoral. Je ne décrirai pas la route côtière, qui ne fait l’objet d’aucune remarque particulière, sinon que c’est un beau parcours, pratiquement tout du long. Je m’attarderai sur l’itinéraire via la montagne.

 

SERRA DA MANTIQUEIRA

 

Cette chaîne montagneuse va du nord de Sao Paulo au nord de Rio de Janeiro, à la limite avec l’Etat de Minas Gerais. Elle culmine à près de 2800 m, ce qui fait qu’elle peut être (très occasionnellement, genre 2-3 fois par siècle) couverte de neige. Pas de station de ski donc, mais quelques villes, aidées par une immigration ayant connu aussi des vagues d’Europe centrale, qui veulent se donner l’air d’Autriche ou d’Allemagne, avec leurs chalets, parfois grossièrement tape-à-l’œil (Campos do Jordao).

 

Vu qu’il y a certains passages en piste (plus encore si l’on tient vraiment à fouiner, mais la qualité moyenne des pistes y incite peu), la période mai - août semble plus indiquée, soit l’hiver austral. J’ai lu quelque part (Lonely Planet ?) qu’il faisait froid. Pour un habitué des tropiques, peut-être. En juin (l’équivalent austral de décembre), j’ai roulé le plus souvent en T shirt, et ai dû souvent entrouvrir le duvet la nuit, même à 1800 m ! En fait, on sent plus le froid si l’endroit est humide, ce qui est assez fréquent en fond de vallée. Par contre, l’avantage de l’hiver est qu’il tombe peu de pluie, ce qui fait que les panoramas sont souvent dégagés en altitude, tandis qu’on voit les fonds de vallées dans une mer de nuages. Octobre à février, saison des pluies, à déconseiller si l’on n’est pas un adepte de la visite de toutes les chutes d’eaux de la région : ce n’est pas pour rien si les « cachoeiras » (chutes d’eau) occupent la moitié des guides touristiques locaux, et représente un % non négligeable de la toponymie.

 

Bien qu’il n’y ait aucune difficulté géographique majeure, peu de routes traversent ce massif, en fait assez peu densément peuplé comparé aux entassements dans les plaines et littoraux non loin. Et même le week-end, malgré la présence des deux principales métropoles du pays (Sao Paulo 16 millions d’habitants, Rio de Janeiro 6 millions), on ne croise pas trop de monde, sauf « forcément » Campos do Jordao, la station d’altitude préférée de la classe moyenne.

 

Dès la sortie de Sao Paulo, et qui plus est de l’aéroport international 25 km à l’est, on peut vite se diriger vers ces montagnes, en prenant d’abord l’autoroute BR116, puis 2 km après l’accès à l’aéroport, en tournant vers le nord, en direction de Nazare Paulista. En fait, c’est là qu’on a l’une des routes les plus pentues du secteur principal, qui fait dépasser une première fois les 1000 m (1055) au col de Santa Helena. En 45 km depuis l’autoroute, on atteint, par un parcours accidenté, Nazare Paulista, situé sur une crête, après avoir longé de loin un petit lac.

 

En contrebas, une autre autoroute, qui évite largement l’agglomération de Sao Paulo. Tourner vers le nord-ouest (la gauche) pour 13 km, puis à droite vers Joanopolis. Route vallonné, encore un peu circulante jusqu’à Piracaia (15 km), mais accotement large. Piracaia est une ville dans un site déjà plus agréable. La ville n’a rien d’extraordinaire pour autant. Continuer vers Joanopolis. On remonte de nouveau à un peu plus de 1000 m (1035), en douceur, puis c’est la descente sur un lac de retenue (la région en foisonne), qu’on suit de loin pratiquement jusqu’à Joanopolis.

 

Cette ville non plus n’a rien de fantastique, mais cette fois, on est bien au pied des montagnes. Derniers supermarchés avant 70 km, l’aventure avec un grand tas, quoi. Une piste tout droit mène à un col à 1160 m puis se dirige vers Extrema, dans le Minas Gerais. Continuer plutôt vers Cachoeira dos Pretos. Si vous vous arrêtez en ville, vous verrez peut-être un plan du réseau de routes/pistes de la zone. Qui vous apprend que vous pouvez rouler sur une dizaine de km de goudron supplémentaires, en passant par cette chute, située à une douzaine de km au nord-est de Joanopolis, avec les 3 premiers km en piteux état.

 

En bas d’une descente, le panneau vous indique San Francisco Xavier sur la gauche, par une piste étroite. N’y tombez pas (dans le panneau) ! En fait, sur une dizaine de km ou plus, il existe trois itinéraires parallèles, que d’autres pistes font connecter entre eux : l’axe vers Monte Verde (Minas Gerais), station d’altitude apparemment courue (randonnée) dans le Minas Gerais, San Francisco et Cachoeira dos Pretos. A part que ce dernier soit le seul à être revêtue (quoique la piste qui, ensuite, rattrape celle de San Francisco, apparaisse comme assez rude). Les pistes de cette zone sont assez primaires, et, presque jusqu’au col basculant versant San Francisco, il vaut mieux les éviter par temps de pluie, elle doit être très collante.

 

Il y a quelques passages un peu pentus. On franchit plusieurs crêtes, pour finir par frôler les 1400 m, au pied du Morro do Salado, sommet à 2083 m bien identifiable. C’est là qu’on verse côté San Francisco, par une descente assez spectaculaire au terme de laquelle on ne se retrouve plus qu’à 700 m environ. Petite ville, un peu trop animée (à mon gout) le dimanche, mais sans doute plus tranquille en semaine. Ici aussi il y a un réseau de pistes entourant la ville, offrant parfois de belles vues sur la chaîne principale.

 

On rattrape le réseau principal par une petite route, longeant d’abord une vallée, puis remontant à un petit col (925 m), et redescendant sur Monteiro Lobato, vers 600 m d’altitude. On y rattrape la route Sao Jose dos Campos – Campos do Jordao. On peut dire qu’il s’agit d’un parcours de (moyenne) montagne. Après avoir suivi une vallée, on monte brusuqement en altitude, après le petit village de Sao Benedito, à 1110 m. En contrebas, on a le choix entre la route directe (qui remonte par un col à 1100 m, redescend vers 800 m, puis remonte à 1650 m), la route à gauche vers Sapucai Mirim, puis Sao Bento do Sapucai d’où une route remonte à Campos via la Pedra do Bau, ou encore d’obliquer vers le village de Santo Antonio do Pinhai, passer un col à 1200 m emprunté par une voie ferrée désormais touristique, et rattraper la grande route (circulante mais large) Taubate-Campos. Bien sûr, les deux premières versions sont conseillées – même si la montée en longeant presque la crête par la route principale n’est pas mal non plus.

 

Quelque route qu’on prenne des trois, il faut monter à respectivement 1675 m, 1640 m ou 1750 m, avant de redescendre sur Campos, étirée au fond d’une vallée suspendue entre deux crêtes. La ville est un peu trop touristique, mais bon. En fait, c’est surtout Capiviri, au nord, qui est un peut surfait, avec ses successions d’hôtels de luxe, de restaus et de boutiques de mode. Les autres faubourgs sont nettement plus populaires, et même en fait assez peu touristiques ! Sur les hauteurs se concentrent des quasi-bidonvilles, le centre est plein de boutiques tout à fait ordinaires (pharmacies, quincailleries, grossistes divers). Je n’ai vu internet qu’aux télécoms (1 € les 30 mn), dans la zone centrale de l’agglomération, le long du rail du tramway.

 

Les routes partant de part et d’autre sont souvent un peu rudes, surtout vers le nord. On peut monter au pico de Itapeva, au sud, moyennant une route entièrement goudronnée. Cela dit, ils trichent, prétendant 2035 m. En fait, on dépasse péniblement les 1900 m (2035 correspond peut-être à l’altitude maxi de la chaîne, quelques km plus loin). Sacrée vue quand même sur la large vallée de Paraiba, entre la Serra de Mantiqueira et la Serra do Mar / Serra da Bocaina, 1400 m plus bas.

 

La Vale Encantada n’est pas trop mal : immédiatement au nord de Abernessia. On arrive très vite à de la piste, mais on peut remonter, en choisissant bien, à une route faisant tout le tour de la crête nord de la ville (dont le Palacio do Governo « Boa Vista ».

 

Les hôtels sont souvent chers, on voit difficilement à moins de 10 € la nuit (et encore, hors saison, hors week-end, hors tout quoi). Pas de camping officiel. Par contre, bien que la ville, et surtout de riches propriétés et des hôtels de luxe, soient disséminés partout, il est assez aisé de camper pas trop loin. Notamment dans la Vale Encantada, ou en montant vers le Pico do Itapeva (il faut atteindre 1800 m).

 

Attention à l’eau à Campos ! Contrairement à la majorité de la Serra, on ne trouve ni torrent d’eau fraîche, ni même fontaine en ville. J’ai demandé à une station service si je pouvais prendre de l’eau, en indiquant bien que c’était pour boire. Résultat, la courante le lendemain, et je vois mal une autre explication.

 

Pour éviter de revenir sur ses pas et sur l’autoroute, il n’y a que deux possibilités au départ de Campos : soit la route vers Pedra do Bau, Sao Bento da Sapucai puis Paraisopolis dans le Minas Gerais, puis soit Campo Alegre, soit Itajuba. Trajet entièrement revêtu, mais un peu long. Sinon, il existe une piste plus directe pour Itajuba. Je ne l’ai pas trouvée telle qu’indiquée sur les cartes (qui semblent être imprécises voire inexactes dans ce secteur), mais une plus courte. Prendre au nord de Campos, en direction du Horto Forestal. Raidillon, puis redescente. Prendre à gauche la route vers Minalba. Une montée, culminant à 1730 m, puis une brutale redescente, atterrissant sous 1400 m. On arrive à une sorte d’usine.

 

Là, on m’a encouragé à prendre la piste tout droit. Peut-être fallait-il continuer la route (qui semblait finir en cour d’usine), pour la route/piste vers Piranguçu puis Itajuba ? Toujours est-il que « ma » piste, après une courte montée, bascule versant Minas Gerais (en desservant un hameau enclavé de Campos de Jordao). Belle descente, mais piste à la longue un peu pénible (30 km). En contrebas, vers 800 m, on rattrape la route Itajuba-Lorena, 7 km seulement à l’est de Wenceslau Braz. Un des coins les plus tranquilles de la Serra. Par contre, de Wenceslau Braz, il n’y a qu’une route. Celle via Delfim Moreira doit partir directement de Itajuba.

 

Cette route est l’une des plus agréables à parcourir. Très peu de trafic, qualité correcte. On remonte à 1400 m, avant de rattraper la route principale via Delfim Moreira, 3 km avant le col, à 1437 m, annonçant le retour dans l’Etat de Sao Paulo. Une descente brutale, spectaculaire, jusqu’à Piquete, ville toute en longueur, 14 km plus loin et à 650 m d’altitude. La plus belle route de la Serra, sans conteste.

 

A la sortie de Piquete, prendre sur la gauche la route de Cruzeiro. Celle-ci est très abîmée au début, encore pas mal ensuite. Belle pinède un peu plus loin, où camper très discrètement, le long de la piste d’accès quasiment désaffectée (trou dans la clôture, au niveau d’une barrière). Au bout de 13 km, on rejoint une bonne route, mais circulante. Encore 7 km et, avant d’atteindre la ville de Cruzeiro, route à gauche. On n’est plus qu’à 530 m d’altitude. Cette route est moyennement circulante, mais étroite et pas mal de camions. J’y ai même vu un panneau d’interdiction aux vélos ! Près du col, une voiture de police s’est arrêtée, l’agent a commencé à sortir son carnet à souche…puis l’a rangé. Ouf.

Au début de ces 19 km, on ne monte pas vraiment. A moins de 10 km du col, on doit encore être à 650 m d’altitude. Puis on monte assez fortement (7 %) au Topo da Serra, à 1165 m, qu’on voit depuis loin avant, un passage caractéristique de col.

 

Côté Minas Gerais, la descente est de courte durée : 870 m, puis la route joue les montagnes russes, et rattrape, 29 km après le col, la route Caxambu-Rio de Janeiro. Cette route aussi est étroite, et les semi-remorques (Coca Cola !) nombreux. On se sent quand même mieux avec un casque de vélo sur la tête, apte à résister à la pression de quelques tonnes de ces charmants compagnons de route…Dernière petite ville, Itamonte, toute en longueur. Puis c’est bientôt la montée, forte les premiers km. Un peu plus douce ensuite, mais en 20 km depuis Itamonte, on atteint la « Garganta do Registro », 1669 m. Ancienne route de l’or, le lieu en a gardé le nom du registre qui était tenu. Plus haut col routier de la Serra (hors les environs de Campos do Jordao), mais il y a mieux.

 

Du col part une petite route à gauche, qui devient très rapidement une piste, avec parfois de petites sections de goudron qui ont résisté aux ravages du temps. Probablement avant que la nouvelle route ne contourne par l’ouest le parc national Itatiaia, celle-ci le traversait de part en part. Côté nord, il ne subsiste plus que 17 km ouverts au trafic, la suite étant à l’abandon, uniquement accessible à pied (ou à vélo, mais ça doit être tape-coccyx, et je doute que les garda parques laissent faire). C’est sans doute le coin le plus intéressant du parc. La piste atteint en 6 bon km le Brejo da Lapa, à 2130 m, col sur la ligne de crête principal. Une piste, pavée ensuite, semble devoir redescendre sur Visconde de Maua sur la gauche. Tout droit, la piste devient plus caillouteuse, assez dure, jusqu’au col d’Alsene 2320 m, doté d’une petite buvette. Un dernier effort de 1,5 km, et l’on atteint le col d’Agulhas Negras, 2400 m, avec une cabane de garda parque où, en principe, on vous fait payer si vous voulez continuer sur les 3 km restants, jusqu’aux démarrages des sentiers vers les sommets (dont Agulhas Negras, 2791 m). Sachant que la piste « fréquentable » ne reprend, en contrebas, qu’à 1100 m d’altitude, et que la carte n’indique pas un parcours très long par l’ancienne piste, on peut estimer quelque chose comme du 10% sans arrêt sur 15 km, sinon du 12% sur 13…

 

Retour à la route principale : 30 km séparent du village de Engenheiros Passos et de l’autoroute, presque tout en descente, jusqu’à 400 m d’altitude. Prendre direction Rio. A 12 km, quitter l’autoroute, qu’on longe encore sur plus d’1 km, puis direction Parc nacional. Dernier ravitaillement dans le vaste village d’Itatiaia, sur la rive nord de l’autoroute. Le long de la route vers le parc, on trouve des pousadas (hôtels), dont quelques uns avec des prix acceptables (Country Road, 25 R$, soit 8 €). Très difficile de camper avant le parc, sauf peut-être en bordure de rivière, un peu avant un…camp militaire ?!!

 

Itatiaia (le village) était à 370 m d’altitude. L’entrée du parc, 5 km plus loin, est à environ 600 m, la zone centrale (centre de visiteurs) vers 800 m, encore 4 km plus loin, et la fin de la piste, 4 km de plus, à 1100 m. Vers le km 7,7, camping tranquille sur la gauche (10 R$ / pers), eau chaude. Cette partie du parc n’est pas aussi spectaculaire : vallée tropicale, luxuriante, avec des chutes d’eau (en fait, les deux seules un peu intéressantes sont celles au bout de la piste). On y trouve surtout plein d’hôtels de luxe, et de quasi-hameaux rassemblant les travailleurs, soit du parc, soit des hôtels. Le bus scolaire dessert du reste ces hameaux ! Fréquentation nulle en hiver, les chutes d’eaux y sont moins spectaculaires qu’à la saison des pluies. Et a priori moins spectaculaires qu’ailleurs (dont Visconde de Maua, village à l’est du parc).

 

INFOS BRESIL

 

INDEX BRESIL

 

RECIT BRESIL

 

PHOTOS SAO-RIO

 

PHOTOS RIO-SAO