INFOS OMAN

 

Destination encore peu usitée des touristes, on se demande pourquoi mais l’on s’en félicite. En fait, ce qui rebute, c’est le coût extrême de l’hôtellerie, mais si l’on campe, on ne dépense pas lourd (85 € en tout et pour tout pour 3 semaines).

 

FORMALITES

 

Passeport. On peut demander le visa (6 rials omanis, soit 13 €) au consulat à Paris, mais il est tout aussi facile à obtenir à l’aéroport à l’arrivée, ou à n’importe quelle frontière terrestre (auquel cas on paye aussi 20 dirhams des EAU, soit 4 €, de sortie des EAU). A noter que l’oasis de Buraimi, qui jouxte Al Aïn dans les EAU, jusqu’à Mahdah et l’oasis d’Hattah, est de facto une enclave omanaise dans le territoire des Emirats : tous les postes frontières sont au-delà de cette oasis, parfois à 30 ou 40 km. Cette zone est donc, pour un Occidental, accessible sans visa depuis Dubaï et Abu Dhabi. Inversement, en venant de Mascate, il faut sortir d’Oman pour visiter cette région…et reprendre un visa omanais à la frontière si l’on veut retourner à Muscate ! De Buraimi, il existe un nouvel axe de contournement qui évite le poste douanier au sud de Al Aïn, mais il est réservé aux Omanis (poste de police juste en contrebas d’un col). Depuis Hattah, on peut prendre la piste, puis la route vers Mahdah et Al Aïn, sans contrôle en chemin, toute cette zone faisant partie de l’enclave.

 

La presqu’île de Musandam, totale enclave tout au nord-est des Emirats, n’est accessible, pour un Occidental, que par la route venant de Ras al Khaimah, le long de la côte ouest. Il existe une piste par Dibbah (côte est, au nord de Fujairah), mais il n’est pas certain, même avec un visa omani, de pouvoir faire la traversée. En tout état de cause, sauf à venir par avion depuis Muscate, il faut un visa pour entrer dans cette presqu’île-enclave, donc un visa à double entrée si l’on veut aussi se rendre à Oman même.

 

COÛTS

 

L’hébergement est aussi coûteux que dans les Emirats (enfin, si j’en crois les guides). Sinon, le reste est souvent bien moins cher qu’en Occident (alimentation, matériel vélo). L’entrée des forts, quand elle n’est pas gratuite, est invariablement à 500 baisas (½ rial, soit ± 1 €), quel que soit son intérêt. Les musées sont souvent gratuits.

 

LANGUE

 

L’arabe bien évidemment. On y parle moins l’anglais que dans les Emirats, notamment dans les petits villages. Mais la signalétique routière est tout le temps arabe/anglaise, sauf vraiment pour des infos très locales. Tous les commerces, tous les services sont indiqués en arabe/anglais. Connaître les rudiments d’arabe est toujours utile, histoire de faire preuve d’un minimum de politesse.

 

Islam plus strict que dans les Emiratis (où j’ai vu de jeunes « Occidentales », plutôt des Russettes du reste, en tenue qu’on jugerait provocante dans bien des pays musulmans), mais quand même assez soft. Pour ma part, j’ai généralement roulé avec un short long (donc, pas de cuissard moulant tout juste bon à affoler les femelles locales qui se seraient ruées sur moi), mais dès que j’allais pour stopper en ville ou a fortiori dans un village, je revêtais un pantalon. Je ne pense avoir choqué personne.

 

Il y a pas mal de jeunes footballeurs locaux, ado ou jeunes adultes, courant sur les stades et le long des routes en short, même loin de toute ville. Donc, on peut estimer qu’il est perçu comme normal d’être en short pour un sportif. Mais un cycliste, de plus bardé de bagages, est-il perçu comme un sportif, ici ?

 

VELO

 

Oman n’est pas vraiment l’autre pays du vélo. Le cyclisme de loisir y semble totalement inexistant, contrairement aux Emirats. Pour autant, de par la présence (moindre que chez ses voisins) de travailleurs immigrés en provenance, notamment, du sous-continent indien, la pratique du vélo n’y est pas absente, mais des vélos rudimentaires, modèle chinois bien costaud, lourd et peu sophistiqué.

On trouvera donc quelques boutiques cyclo délivrant du matériel basique (pneus, roues, freins), y compris mountain bike. Mais bien sûr, pas de Shimano ou autres marques huppées. Ces boutiques se trouvent auprès de la capitale (pas dans le centre, mais plutôt dans les faubourgs populaires), ainsi que dans la majorité des bourgs d’une certaine importance. Mais il faut parfois fouiner.

 

TRANSPORTS EN COMMUN

 

Aucun train. Des bus sillonnent le pays depuis Mascate (bus station de Ruwi). Pas cher (Ruwi-Sohar, 250 km, 5 €), aucun problème pour embarquer le vélo. En général, 1 ou 2 bus par jour, sauf Ruzi-Salalah, 4 (dont 2 de nuit). Bien que dénommés « express », on peut embarquer/débarquer dans tout bourg d’une certaine importance le long de l’itinéraire.

 

Il existe un bus quotidien entre Abu Dhabi et Mascate, trois bus quotidiens entre Dubai et Mascate. D’après ce qu’on m’a dit à la gare routière de Muscate, on peut y embarquer le vélo.

 

CUISINE

 

Recharges, et même réchaud camping-gaz à l’hypermarché Carrefour, 45 km ouest Muscate (1,5 km avant le rond point de l’horloge, direction Barka/Sohar). Sinon, voir aussi l’hypermarché Lulu, près du début de la route vers Bawshar.

Pas vu de tente de camping, en dessous du modèle familles nombreuses. Pas vu de duvet non plus. Par contre, ce matériel peut se trouver dans un des…Carrefour des EAU (Dubaï, Deira, Sharjah, probablement dans celui d’Al Aïn).

 

Sinon, bien sûr, un réchaud à essence. Pour remplir la bouteille, il suffit de moudre le sable dans la roue libre ou l’appareil photo, et de recueillir le pétrole. Pas compliqué.

 

On trouve des libres-services dans tous les bourgs. Tout le classique : biscuits, pâtes, soupes déshydratés, lait en poudre, café/chocolat, sodas, boîtes de conserve viande ou légumes, etc. Energétique : le halva, classique des pays arabes (et de la Turquie), pâte de sésame.

 

OÙ DORMIR

 

Hébergement très coûteux donc, du style rien à moins de 25-30 €. Quelques campings officiels, notamment dans les parcs nationaux ou autres réserves. Le camping de Muscate (au Dive Center) est très excentré, et peu indiqué pour en faire un point de chute pour visiter la ville. Parfait par contre pour séjourner et se retaper au calme – à condition d’avoir de quoi se nourrir avec soi.

De toutes manières, le camping « sauvage » (ou libre) est autorisé partout, la place ne manque pas et les problèmes de sécurité marginaux. Pour autant, éviter de camper au bord d’une route, et si camping près d’une ville, ne pas laisser ses affaires sans surveillance.

Muscate est une ville si étendue qu’il est aisé de camper pas trop loin du centre. Le point le plus proche, mais pas le plus facile : le démarrage de la route vers Yitti, mais il faut monter rude sur 2 km. Après, c’est le désert. J’ai affectionné un coin le long de la route Bawshar-Ghala, très tranquille.

 

CLIMAT

 

L’hiver, le climat est…clément, quelque chose entre le printemps et l’été chez nous. 10-15° la nuit, 25° le jour. Pour autant, il peut (exceptionnellement) pleuvoir, soit de ridicules gouttes, soit au contraire le quasi-déluge. En 2004-2005, il a même neigé sur le Sultanat ! Certes, à 3000 m, mais ça a fait la une des journaux locaux. J’ai quand même eu, sur 25 jours, 1 nuit et 1 jour de pluie, ainsi qu’un violent orage qui a duré toute la matinée.

 

Le vent est souvent présent, mais orientation et force variables. Pour l’ouest (Ibri, Nizwa), je ne peux rien affirmer (je croyais qu’il viendrait du nord, il est souvent venu du sud, mais c’était juste avant la pluie exceptionnelle). Sur la côte est (Batinah, Muscate), il vient…de la mer. Je l’ai souvent eu de sud-est, mais je l’ai vu aussi venir du nord-est. Plus au sud, je l’ai eu de nord-est entre Muscat et Ibri, puis de sud, jusqu’un peu avant Sur.

 

ETAT DES ROUTES

 

Très bon. Le réseau goudronné n’arrête pas de s’étendre d’année en année, des travaux ont lieu aux quatre coins du Sultanat. Les principaux axes sont de plus en plus à deux fois deux voies, et ce n’est pas du luxe, vu la manière de conduire : Muscat-entrée Nizwa, Ibri-Al Aïn-UAE, Muscat-Sohar-UAE.

 

La majorité des routes ont une bande d’arrêt d’urgence ou une sorte de bande cyclable, et là encore ce n’est pas du luxe. Exception : Ibri-Bahla-Nizwa, assez pénible, et la bande d’arrêt d’urgence a tendance à disparaître au nord de Sohar (côte est, vers les EAU). Quelques travaux en cours : (Muscat-) Qurayat-Sur (terminé guère avant 2006-2007), (Nizwa/Bahla-) Al Hamra-Bilat Sayed.

 

Les pistes sont dans un état très variable, généralement bien cyclables. Les plus dures pistes sont celles de la chaîne montagneuse, face nord : plus précisément, les pistes tracées en fond de wadi (oued), inaméliorables.

 

Le trafic est généralement supportable, sauf à l’approche de Muscate, mais des axes parallèles existent. Le problème est qu’il existe suffisamment de fous du volant, voire même des plaisantins irresponsables adorant chercher à faire peur à un cycliste Occidental. Un certain infantilisme règne parfois sur les routes omanis.

 

ITINERAIRES

 

La route Al Aïn-Ibri offre peu d’intérêt. Pur désert, les montagnes sont loin. Ibri-Nizwa, un peu mieux.

 

La route de la Batinah (côte est), de Sohar à Muscate, offre peu d’intérêt : zone « densément » peuplée, routes passant loin de la côte. Le seul intérêt est de rouler très souvent dans une nature domestiquée, à la longue monotone : palmiers, palmiers, palmiers. Et stations-service. On peut assez souvent éviter l’autoroute elle-même, en prenant une des routes immédiatement parallèles, ou bien, assez souvent (mais ce n’est pas systématique), une route parallèle plus proche de la côte.

 

La route Muscate-Ibri-Sur est assez intéressante. On roule une bonne partie du temps dans la montagne, à « grimper » un col à près de 700 m, puis un moment plus monotone après Ibri (mais on s’approche des dunes de Mintrib), puis on se rapproche de nouveau des montagnes plus au sud.

 

La route entre Rustaq et Nakhal est très jolie, on passe même longtemps dans un défilé montagneux enserrant un oued.

 

Il n’existe qu’une traversée de la chaîne montagneuse culminant à près de 3000 m : entre Al Hamra, Bilad Sayed et Rustaq / Al Awabi. Il ne s’agit encore essentiellement que de piste, bien que sur la face ouest (depuis Al Hamra), le goudron progresse vers le col, à plus de 2000 m. Après le col, le goudron n’ira guère plus loin (peut-être Bilad Sayed ?), car on redescend en fond de wadi (oued), très étroit, où la piste est régulièrement emportée par des orages violents, certes peu fréquents. Malgré sa dureté, ce parcours est hautement recommandable, mais il vaut mieux voyager léger.

 

La grande route Muscate-Sur (sud-est) passe par l’intérieur, et fait 335 km. Une autre route est en construction, 200 km de long, le long de la côte. Le goudron progresse, mais en 2005, il restait plus de 100 km de piste, dont quelques endroits un peu difficiles (notamment entre Qurayat et Dabda). Pour autant, aucune difficulté sérieuse même avec un vélo chargé, on peut faire 80 km/jour sans trop de problème. Sans être fantastique, cette route est sympathique, encore tranquille.

 

Accès à la capitale : l’entrée se fait, 45 km plus à l’ouest, au rond-point de l’horloge, carrefour des autoroutes venant de Sohar (côte est) et de Nizwa (intérieur). En fait, sur 15 km, c’est encore assez peu peuplé, alors qu’en venant depuis Barka (côte), la zone est plus densément peuplé avant le rond-point. Un seul grand accès, l’autoroute jusqu’à Muscate. Pas de problème véritable à vélo, l’autoroute est à 2x3 voies, il y a une bande d’arrêt d’urgence (sauf une fois atteint Ruwi, Mutrah et Mascate), et les croisements ne se font pas avec des échangeurs, mais avec un autopont passant par-dessus un rond-point.

 

Il existe quelques variantes, plus tranquilles que l’autoroute elle-même. L’une longe la côte, peut-être depuis Barka, en tout cas depuis Seeb, jusqu’à Qurm, le quartier huppé des ambassades et des expatriés. L’autre démarre au rond-point de l’horloge, et aboutit également sur Qurm. Entre Qurm et les Trois Cités (Ruwi, Mutrah & Mascate), 2 branches d’autoroute, inévitables. Attention à la branche nord, directe sur Mutrah et Mascate : à un moment, si l’on persiste dans l’intention d’aller directement à Mascate, il faut prendre deux fois de suite les lignes de gauche, dans une circulation rapide. Il vaut mieux tourner sur la droite, vers Ruwi. Passage également délicat, dans le sens inverse, à l’endroit où les deux autoroutes convergent à l’est de Ruwi, si l’on vient de Ruwi, avec un fort trafic venant sur la droite.

 

A VOIR

 

Les forts !!! Chaque bourg a le sien, et les autorités omanaises (au premier rang desquelles le sultan, bien évidemment) ont eu l’intelligence d’en restaurer un certain nombre. Mes préférés sont : Nakhal, Rustaq, Al Hazm, Jabrin (ce dernier étant le favori de Lonely Planet, ainsi que de quelques guides intellectuels), mais il y en a bien d’autres. D’immenses travaux de rénovation sont en cours au fort de Bahla, mais ça avance très lentement. Il faut dire qu’il est immense. Partout, il y a des fortins, des tours de surveillance en haut de proéminences rocheuses.

 

Inconvénient : certains forts, et surtout les musées, sont fermés…le week-end (jeudi-vendredi ou vendredi-samedi) ! Et les mêmes ne sont souvent ouverts, en semaine, que le matin, jusqu’à 13 ou 14 h. Les principaux forts sont toutefois ouverts plus longtemps et plus souvent.

 

Les wadis (oueds). Hélas, les plus beaux sont aussi souvent les moins faciles, en tout cas à vélo : le 4x4 est de rigueur. Peu d’entre eux permettent une traversée, sauf autour de Rustaq / Al Awabi. Ces accès se faufilent souvent entre deux murailles, la piste prenant carrément le lit de l’oued. Penser aux pistes vers Tamtatoucht, dans l’Atlas marocain. De ci de là, on voit même parfois de l’eau courante, ou bien stagnante.

 

La montagne : surtout autour d’Al Hamra. Une piste (goudronnée dans sa première moitié) mène jusqu’au sommet du Djebel al Shams, à 2980 m (ou 3040 m, ça doit être à cause de la dilatation de la roche). 39 km depuis la station-service d’Al Hamra.

C’est aussi de Al Hamra que part la piste vers Bilat Sayed et Al Awabi / Rustaq. Certaines cartes (dont celle de l’Office de Tourisme) montrent une autre possibilité au départ de Al Awabi vers Tanuf, mais cette traversée n’est pas certaine, en tout cas avec un véhicule. Sur place, on m’a fait comprendre que c’était une impasse, et je veux bien le croire.

 

Les oasis : toujours ce fort contraste entre le désert minéral, et cette végétation exubérante soudaine. Pour autant, ne pas imaginer Oman, en tout cas pour la « zone utile » du pays (bien que la vraie zone utile soit la zone pétrolière, plus au sud), comme un désert monotone et sans végétation. Il s’agit plutôt d’un semi désert, avec des arbres bourrés d’épines (gare, quand on cherche un coin d’ombre avec le vélo !) parsemant le paysage. La chaîne montagneuse constitue un château d’eau, certes modeste, mais permettant même parfois l’embouteillage d’eaux justement dénommées minérales.

 

CARTES / GUIDES

 

Cartes assez difficiles à trouver en France. Plus facile à Beyrouth, ou bien entendu sur place (et encore !). Une bonne carte, celle de l’Office de Tourisme, qui doit se trouver à l’aéroport, et aux principaux postes frontaliers. Elle est presque à jour, détaillée, assez exacte. Pour le goudron, elle a tendance à être en retard sur certains axes, et en avance sur d’autres, mais globalement on a plus souvent de bonnes surprises que de mauvaises.

Au Carrefour et au Lulu, on trouve une excellente carte, la meilleure de toutes : « A Pictorial Map of Oman », qui vaut autour de 5 €. Fiable quasiment les yeux fermées.

 

Guides : « évidemment » le Lonely Planet, mais en anglais. Guide commun avec les Emirats, ce qui est opportun.

 

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