MACEDOINE

 

PHOTOS

 

PRESPA-BITOLA KRUSEVO-PRILEP EST PRILEP STRUMICA-BEROVO KOCANI-STIP
VELES-KOCANI MAVROVO-RADIKA SV JOVAN BIGORSKI DEBAR-STRUGA STRUGA-OHRID
  OHRID I OHRID II LAC D'OHRID  

 

 

Petit pays totalement enclavé dans le Sud des Balkans. Et quand on dit enclavé, c'est enclavé. Même le Bouthan doit être moins enclavé.

Au Sud, c'est carrément le tournage de dos de la Grèce (Grecs qui feraient mieux de s'occuper de leurs f...inances, que de ce soucier du patronyme d'un pays voisin - les Grecs ont été jusqu'à imposer un blocus économique, parce que la Macédoine portait le même nom que la région Macédoine au Nord de la Grèce !).

Au Nord, la Serbie, qui peine un peu à se remettre du démembrement de la Yougoslavie, et de l'amputation d'une partie de son territoire, le Kosovo.

Au Nord-Ouest, c'est justement le Kosovo, qui a été (et reste plus ou moins) cause de troubles en Macédoine, avec de très nombreux réfugiés datant de la guerre civile. A l'Ouest, c'est l'Albanie, qui a connu des troubles importants (mais ça commence à aller mieux).

Il n'y a guère qu'à l'Est, avec la Bulgarie intégrée dans l'Union Européenne, que ça va bien.

 

Depuis 20 ans, la Macédoine arrive plus ou moins à subsister sur l'erre du développement de l'ex-Yougoslavie (en gros, la Slovénie, la Croatie et naturellement la Serbie finançaient le développement de cette pauvre république), mais elle commence à être un peu au bout du rouleau. Son seul espoir est d'entrer dans l'Union - et vu l'attitude un peu primaire des Grecs (qui s'eng... avec à peu près tous leurs rares voisins), c'est pas gagné. Touristiquement, il y a certes quelques atouts, principalement la partie Est, dont naturellement le lac d'Ohrid et surtout la ville d'Ohrid.

 

 

SE RENDRE EN MACEDOINE

 

Oublions l'hypothèse de l'avion : on doit trouver du pas trop cher en low-cost via l'Allemagne, mais je m'en voudrais de faire de la pub pour ce mode de transport.

Par train : possible, mais outre qu'il faut traverser trente-six frontières, il n'existe plus depuis belle lurette de train direct depuis la France, ni même l'Italie : il faut changer de train au moins à Venezia Mestre et Beograd (Serbie). Bref, il faut pratiquement 3 jours de train depuis la France (meilleur hypothèse : train de nuit Paris-Venezia, puis train de nuit Venezia-Beograd, puis train de nuit Beograd-Skopje, avec, consolation, une journée complète d'escale dans chaque ville pour visiter). Evidemment, aucun de ces trains n'acceptent les vélos non démontés, et transporter un vélo sous housse dans un train de nuit est de moins en moins aisé.

Par ferry : en venant d'Italie, surtout Bari, on peut débarquer soit à Dubrovnik (Croatie, un peu loin), soit à Bar (Monténégro, puis traverser la Serbie), soit à Durrës ou Vlorë (Albanie), d'où la Macédoine n'est qu'à 2 ou 3 jours de vélo, soit encore à Igoumenitsa (Grèce), plus au Sud. L'avantage étant qu'en Italie, il est généralement plus aisé d'embarquer un vélo, soit non démonté (la grande majorité des trains régionaux), soit sous housse (les "Eurostar", à la rigueur les "Intercity") - mais pas trop les trains de nuit.

 

Sur place : il y a bien des bus un peu partout, mais je ne garantirais pas qu'ils acceptent les vélos. Idem pour les trains locaux, qui n'ont peut-être plus de fourgon à bagages (et sans doute pas les trains omnibus, souvent composés de 2 ou 3 voitures à compartiment à l'ancienne).

 

 

SECURITE

 

Welcome...avec les armes à la main ?

 

La Macédoine a passé un sale quart de siècle avec le démantèlement de la Yougoslavie. Oh, aucune guerre n'a eu lieu sur son territoire, mais juste à côté : Serbie, Albanie, Kosovo. Et ce petit pays a été aux premières loges pour en subir les conséquences. En premier lieu, les réfugiés, d'abord économiques en provenance d'Albanie, puis politiques en provenance du Kosovo. Il se trouve que tout l'Ouest de la Macédoine est depuis longtemps de peuplement albanais, population parfaitement intégrée. Mais avec les troubles des pays voisins, cela a ravivé les tensions, toujours sous-jacentes.

 

Pour ne rien arranger, les Grecs, apprentis sorciers en chef, ont tout fait pour déstabiliser ce pauvre petit pays, parce qu'il avait l'affront de s'appeler Macédoine et de vouloir s'approprier l'héritage historique d'Alexandre le Grand ! Pas très adultes, ces descendants de démocrates...S'en est suivi un redoutable blocus économique, et la Grèce, drapée dans sa stupide dignité, restera la première à faire obstruction à l'entrée de l'ARYM (Ancienne République Yougoslave de Macédoine, FYROM en anglais, dénomination internationale en attendant la reconnaissance générale du nom de Macédoine) dans l'Union Européenne.

 

Apparemment, le pays a réussi à surmonter ces sources d'instabilité, selon des méthodes que désavoueraient Brunel, Guéant ou Hortefeux : les minorités (nombreuses en... Macédoine, comme le nom le suggère) ont obtenu des garanties constitutionnelles, même si parfois les Macédoniens "de souche" ne se sentent pas toujours chez eux (mais allez renvoyer un Kosovar chez lui par bateau !).

 

Pour le touriste et en particulier le cyclotouriste, la Macédoine apparaît comme un pays plutôt sûr, y compris dans les régions de peuplement albanais (en gros, toute la partie Ouest). Les gens (à part une stupide nonne orthodoxe de ma connaissance) y sont plutôt agréables et serviables.

 

METEO

 

Climat continental : étés très chauds, mais hivers rigoureux, températures négatives. En général, pas trop pluvieux (mais ce mois de mai 2011 a été pourri, à la fois froid et pluvieux), les pluies tombent plus en automne. Mieux vaut voyager les inter-saisons (avril-mai voire juin, octobre voire septembre). La neige est encore visible sur les sommets jusqu'en avril, voire mai (Pelister, près de Bitola).

 

 

ROUTES

 

Un des rares panneaux yougoslaves qui ont subsisté. Vingt ans plus tôt, on tombait dessus à peu près dès qu'on quittait une nationale

 

Bon an mal an, la Macédoine a réussi à maintenir l'essentiel du réseau légué par la Yougoslavie dans un état acceptable. Comment ils ont pu faire, mystère. Par contre, en général, les routes n'ont pas de bas-côté ("shoulder", ou bande cyclable) revêtu, et les chaussées sont relativement étroites. Ca va tant qu'il n'y a pas trop de trafic, sinon c'est un peu pénible. Surtout qu'un certain nombre de conducteurs Macédoniens ne sont pas très fins : pourquoi doubler large un cycliste, ou au moins ralentir en le doublant, alors qu'on peut le faire en continuant de rouler à 100 km/h tout en rasant cet obstacle ?

Le pire est que par endroits, il existe une route parallèle, tandis que la route principale est surclassé en "voie rapide". Mais comme ça ne dure que quelques km ou dizaines de km, à un moment on se retrouve sur l'ex-voie rapide, alors que les conducteurs, dans leur tête, sont toujours sur une voie rapide. Du reste, un certain nombre d'entre eux se croient sur une voie rapide sur n'importe quelle route...

 

Pour les pistes, c'est très variable : certaines ont été pas trop mal entretenues, d'autres sont quasiment laissées à l'abandon (exemple : piste du col de Jama), voire totalement, et au mieux franchissables avec un tracteur... ou un vélo, avec de la patience.

 

 

PROFIL

 

Là, je suis tombé de zér-haut ! C'est nul, comme panneau. Sans doute ce qu'on appelle un faux-plat ?

 

Une partie non négligeable du pays est montagneuse, bien entendu au premier chef les régions touristiques. Sur les axes principaux, les pourcentages ne dépassent en principe pas 6-7 % (en gros, ce qu'on trouve dans nos Alpes). Par contre, sur le réseau secondaire (qui inclut par exemple une route comme Strumica-Berovo), on peut avoir 8-9%, voire plus. A noter que la route secondaire joignant directement les lacs Ohrid et Prespa a été tracée à 6%, très agréable à monter.

 

 

CARTES

 

La carte Michelin couvrant l'ex-Yougoslavie est amplement suffisante : relativement exacte (à part quelques routes secondaires à tort indiquées comme revêtues), elle est plutôt fiable. Sur place, on trouve une bien meilleure carte (pas toujours dénuée d'erreurs : elle indique la piste Veles-Prilep comme sentier de part et d'autre du col, alors qu'il s'agit toujours d'une piste correcte, et invente parfois quelques routes). Mais elle est très détaillée, claire, et en gros indique les routes revêtues (rouge/jaune) et les pistes (blanc). Trimaks, au 1:300 000, pour 3,5 €. On la trouve à Ohrid, Bitola, et j'imagine Skopje.

 

Sur une édition Michelin Grèce (2007), ils indiquent une route directe entre Bitola et le Sud du lac Prespa : peut-être dans quarante ans, pour l'instant il n'existe rien (ça ferait une sacrée grimpette, de 800 m à 1900 m). Dans l'immédiat, ils ont autre chose à faire qu'à construire de nouvelles routes, qui plus est en haute montagne.

 

 

TOURISME

 

Les guides (Petit Futé, Lonely Planet) vous en diront plus. Chaque région de ce tout petit pays (en gros, la superficie d'une région française) peut valoir l'objet d'une visite, mais l'essentiel se tient dans la partie Ouest, entre Tetovo et Ohrid : on y trouve à la fois de hautes montagnes, de nombreux lacs-réservoirs, des lacs tout court (Ohrid, Prespa), et la ville historique d'Ohrid, le "highlight" du pays. Cela dit, Prilep et Kruševo, non loin, valent aussi le détour. Quelques jolis monastères dans l'Est, un peu éloignés les uns des autres, mais qu'on peut relier de Strumica à Kriva Palanka, via Berovo et Kocani.

 

 

MATERIEL CAMPING-VELO

 

Pays peu touristique et peu cycliste, ne pas trop s'attendre à trouver du matériel. Par contre, il est aisé, comme en Albanie ou en Grèce, de trouver des cartouches butane à percer assimilables à notre "Camping Gaz" (190 g), et pas cher (style moins d'1 €). il faut parfois un peu fouiner, mais ça peut aussi bien se trouver dans une quincaillerie que dans une simple épicerie, c'est très variable (mais on trouve dans toutes les villes, même petites).

Pour le vélo : il y a bien, en ville ou en campagne, quelques cyclistes, mais genre vieux clous. Il doit bien y avoir des réparateurs, voire des vendeurs de pneus, chambres et câbles, mais pour les pièces détachées un peu plus élaborées, mieux vaut être équipé. Peut-être Skopje, et sans doute Ohrid, "la" ville touristique de Macédoine, qui fait propagande pour des itinéraires cyclistes ? En tout cas, rien vu sur les axes principaux de cette ville.

 

Ces panneaux sont situés de part et d'autre d'un petit barrage hydroélectrique (qui ne semblait rien avoir de très stratégique, à part qu'il était en amont d'un bien plus gros, ce dernier près d'une frontière, mais pourtant sans interdiction). Outre leur inutilité à l'ère de GoogleEarth, du portable et tout ça (pourtant, celui de gauche est très récent, tout juste si l'on ne distingue pas l'encoche pour la carte-mémoire), vous avez remarqué qu'il n'y a jamais un peu plus loin de panneau style "fin d'interdiction de photographier". Ceux qui posent ces panneaux sont non seulement stupides, en plus ils sont incohérents.

 

 

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